Sujet sensible auquel s'attaque Air France. La compagnie aérienne a annoncé aux syndicats son intention de réduire les «facilités de transport» accordées à ses employés. Des facilités qu'ils utilisent pour… aller au travail.
La moitié du personnel navigant et le tiers des pilotes sont loin de résider près de Roissy ou d'Orly. Ils résident en province et rejoignent leur poste de travail à Paris en… avion.
Une situation délicate
Le sujet a été abordé lors d'un panorama des «mesures d'économie complémentaires» à celles déjà contenues dans le plan «Perform 2020», qui est actuellement en discussion. L'idée, mise sur le tapis par Xavier Broseta, le directeur des ressources humaines du groupe Air France, consiste en «une augmentation du prix des billets» pour les employés qui, jusqu'à présent, bénéficient de remises conséquentes.
La direction d'Air France n'a pas encore réagi à ce sujet, qualifié de «très sensible» par les syndicats de navigant. Le SNPL Air France, syndicat majoritaire chez les pilotes, actuellement en pleine bataille juridique contre la compagnie, est aussi réticent. «Le billet que vous prenez pour les vacances de temps en temps, ça reste marginal», explique Emmanuel Mistrali, porte-parole du syndicat. Ce qui pose réellement problème, c'est l'augmentation «non négligeable» du prix des billets pour « tous les collègues qui habitent la province et viennent travailler à Paris».
Gratter toutes les économies possibles
La baisse continue de la recette unitaire (par siège ou par passager au kilomètre), accentuée au printemps, complique le retour à l'équilibre financier du groupe Air France. La compagne met tout en œuvre pour développer ses ventes tout en réduisant drastiquement ses coûts, quitte à gratter dans tous les coins. Au premier rang, le plan «Perform 2020» prévoit notamment un vaste engrenage de mesures menant à de grosses économies, d'au moins 1,13 milliard d'euros d'ici à 2017 pour la seule partie française (Air France et ses filiales).