L'alliance entre les compagnies aériennes française et italienne ne se fera pas. Air France-KLM a décidé de ne pas souscrire à l'augmentation de capital d'Alitalia malgré les efforts de cette dernière. Résultat : Alitalia déposera probablement le bilan dans les mois à venir.
Mais certains estiment qu'il s'agit là d'une manœuvre stratégique de la compagnie franco-néérlandaise : la faillite d'Alitalia permettrait d'effacer toutes les dettes. Après quoi, d'un tour de passe-passe, Air France pourrait bien prendre sous son aile la compagnie italienne.
Air France nie vouloir la faillite d'Alitalia
« Faire déposer le bilan pour mieux régner » ? non, ce n'est pas là la devise de la compagnie française qui reste « un partenaire loyal et sérieux d'Alitalia » avec laquelle elle a un partenariat industriel depuis 2009.
Toutefois, et malgré le durcissement du plan de restructuration sociale prévu par Alitalia et qui devrait supprimer quelque 2 000 emplois dans la péninsule, « les indispensables mesures de restructuration financières ne sont toujours pas réunies » estime la compagnie française. Il faut dire qu'Alitalia a une dette qui dépasse les 800 millions d'euros.
Air France ne compte donc pas participer à une augmentation de capital qui ferait passer ses parts de 25% à 7%.
La décision était « prévisible » selon Alitalia
Alitalia ne s'y attendait peut-être pas, mais elle s'y attendait quand même. Le refus de participer à cette augmentation de capital aurait été « prévisible » selon la compagnie aérienne de la péninsule. Mais elle continue sur sa lancée et estime que la non participation d'Air France à l'augmentation de capital ne remet pas en cause son succès.
Alitalia espère lever 300 millions d'euros et 130 millions ont déjà été souscrits et la part d'Air France dans le magot n’aurait été que de 54 millions. La véritable inconnue dans l'équation est une autre.
Poste Italiane voudrait injecter dans la compagnie 75 millions d'euros mais pour cela elle doit changer ses statuts et, surtout, obtenir l'aval du gouvernement italien. Or, ce dernier est loin d'être acquis.