Aigle Azur s'est déclaré en cessation de paiement ce lundi 2 septembre. La compagnie aérienne demande également son placement en redressement judiciaire.
Aigle Azur bat de l'aile. La deuxième plus importante compagnie aérienne battant pavillon français a demandé son placement en redressement judiciaire, selon le communiqué du comité d'entreprise. L'entreprise veut se placer sous la protection du tribunal de commerce d'Evry, afin de se mettre à l'abri de ses créanciers et tenter de trouver un repreneur. La date limite de dépôt des offres devrait être fixée au 15 septembre, ce qui laisse peu de temps aux repreneurs intéressés pour peaufiner leurs offres. Plusieurs entreprises ont marqué des signes d'intérêt, mais le délai pourrait limiter la recherche de repreneurs.
« Décisions stratégiques inadaptées »
C'est l'administratrice provisoire, Hélène Bourbouloux, qui a déclaré la cessation de paiement. Elle a été désignée fin août par le tribunal de commerce, et elle travaille avec le patron de la compagnie Frantz Yvelin pour redresser l'entreprise. Le CE pointe « plusieurs années d'errance liées à de nombreuses décisions stratégiques inadaptées ». Parmi ces décisions, la tentative de s'imposer sur le long courrier qui a mis le groupe en difficulté. Tout comme la santé financière chancelante de l'actionnaire (48%) HNA.
Menace sur le long terme
Le mois dernier, Frantz Yvelin décrivait les difficultés rencontrées par Aigle Azur : « Il n'y aucune menace à court terme, mais en revanche il y a une menace sur le long terme, elle est réelle ». La compagnie, créée en 1946, emploie 1 150 personnes. Le gros de son activité est le transport de passagers vers l'Algérie, ce qui représente de 50 à 60% de son chiffre d'affaires de 300 millions d'euros chaque année.