L’agriculture française a soif de sa jeunesse

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Par Jérôme Lassalle Modifié le 31 mars 2017 à 10h32
Baisse Pesticides Agriculture Production Amelioration
cc/pixabay - © Economie Matin
2%L'agriculture représente moins de 2 % de la population active

L'agriculture française traverse une crise de fond. Les paysans ne dégagent que de tout petits revenus, les terres exploitables se réduisent, les réglementations sont toujours plus contraignantes... Autant dire qu'il y a bien des obstacles à franchir pour commencer dans le métier et s'y épanouir. Toutefois, la jeune génération, consciente de toutes ces difficultés, compte bien changer la donne avec de nouvelles méthodes et une approche novatrice de leur activité.

Activité humaine par excellence, l'agriculture a forgé le visage de la France pendant de longs siècles. L'entrée dans la modernité et la mécanisation ont poussé les masses de paysans vers les villes effaçant en quelques décennies un héritage jusque-là profondément ancré. L'agriculture d'aujourd'hui représente moins de 2 % de la population active, mais elle reste importante dans le bon fonctionnement du pays. Les jeunes générations qui se lancent malgré la crise lancinante constituent un espoir réel de dépasser les obstacles grâce à une vision renouvelée et une organisation plus efficace pour porter leurs messages auprès des pouvoirs publics.

Travailler et se faire entendre

Le premier problème pour un jeune agriculteur est l'accès au foncier. Les citadins, heureux de consommer de bons produits de France, n'ont pas cette problématique en tête, mais elle est particulièrement déterminante pour des exploitants qui souhaitent s'installer. Les terres cultivables sont moins nombreuses, car chaque année battues en brèche par l'urbanisation. Véritable enjeu de société, la sauvegarde des terres agricoles passe par une législation plus favorable à l'agriculture. Mais pour sensibiliser les élus, il faut savoir communiquer juste et représenter les intérêts de la profession au mieux.

La constitution d'organisations de producteurs peut être l'outil pour atteindre cet objectif. Il s'agit de regrouper des exploitants qui vont vendre directement leur production notamment aux collectivités locales. Ces mêmes collectivités sont la porte d'entrée naturelle pour échanger sur la réalité du terrain et changer les règles quand cela est nécessaire. En effet, les agriculteurs se plaignent depuis des années du carcan imposé par l'Union européenne et retranscrit dans des lois françaises. Les exploitants souhaitent retrouver plus de maîtrise sur la filière, en amont et en avale afin d'avoir un poids plus important dans les négociations notamment avec les grandes surfaces. La vente directe est une solution pérenne qui ne peut toutefois pas être complètement universelle d'où l'importance d'être entendu par les grandes centrales d'achat.

De plus, la gestion des exploitations change et se numérise. Les jeunes sont nés dans cette ère du digital et en maîtrisent parfaitement les codes. Cela constitue un vrai plus même si le métier reste le même : être un pont entre la nature et les hommes. Enfin, la jeune génération est enthousiaste malgré les difficultés et communique en employant les codes qui font mouche : happenings, mannequin challenge, etc... L'agriculture se renouvelle pour continuer à subsister et l'élan des jeunes agriculteurs pourrait bien apporter des inflexions aussi positives que salutaires.

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Ingénieur agronome

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