Le soutien public dont bénéficie l'agriculture dans les pays membres a continué de baisser en 2013, mais il est toujours dispensé en grande partie sous des formes qui créent des distorsions sur les marchés, d'après le dernier rapport de l'OCDE sur les politiques agricoles.
Le rapport Politiques agricoles – Suivi et évaluation 2014 indique que le soutien aux producteurs, en légère baisse par rapport à 2012, représentait 18 % des recettes agricoles brutes en 2013, contre 30 % environ il y a vingt ans. Néanmoins, la moitié des 258 milliards USD (194 milliards EUR), auxquels s'élève le soutien en 2013, a servi à financer des instruments d'intervention qui faussent la production et les échanges.
Le rapport appelle les pouvoirs publics à faire davantage pour rompre les liens entre le soutien agricole et la production, et pour que l'accent soit mis sur l'amélioration de la productivité et de la durabilité.
« Le niveau élevé des prix et des revenus dans le secteur agricole crée les conditions adéquates pour poursuivre la réforme des politiques agricoles, mais beaucoup reste à faire, au‑delà des ajustements à la marge », estime Angel Gurría, Secrétaire général de l'OCDE. « En d'autres termes, les formes de soutien qui faussent la production et les échanges pourraient regagner peu à peu du terrain dans certains pays si les prix agricoles venaient à baisser. »
Le rapport souligne les écarts importants dans les niveaux et la composition du soutien agricole entre pays membres de l'OCDE et note une avancée inégale de la réforme. Malgré une tendance générale à la baisse du soutien et à sa dissociation de la production, certains pays continuent de procéder à de nombreuses interventions sur les marchés, qui peuvent rejaillir sur les prix.
Tandis que l'Australie, le Chili et la Nouvelle‑Zélande se contentent de filets de sécurité, d'aides d'urgence et d'aides à la R‑D, maintenant le soutien à moins de 3 % des recettes agricoles brutes, la Corée, l'Islande, le Japon, la Norvège et la Suisse affichent une estimation du soutien aux producteurs supérieure à 40 % des recettes agricoles brutes.
Le rapport contient les recommandations suivantes :
· Il convient de démanteler davantage les mécanismes d'intervention sur les marchés et de favoriser les formes de soutien dissociées de la production et axées davantage sur des besoins précis, pour améliorer la productivité et la durabilité conformément aux priorités définies.
· La politique agricole devrait être davantage en cohérence avec l'action publique dans les domaines macroéconomique, commercial, structurel, social et environnemental. Elle devrait réduire les obstacles à l'ajustement structurel pour attirer des ressources financières et humaines dans le secteur.
· Les pays devraient éviter tout retour au couplage du soutien avec la production, qui peut augmenter les coûts et perturber les marchés. Les réformes futures devraient assouplir ou supprimer les quotas de production.
· Les ressources financières dégagées par l'amélioration de l'efficience du soutien agricole devraient être investies dans l'éducation, les infrastructures et la recherche utiles au secteur. S'agissant de la place accordée à l'environnement et à l'utilisation durable des ressources naturelles parmi leurs priorités, les pouvoirs publics devraient se montrer plus audacieux.
· L'action publique ne doit pas se substituer aux outils de gestion des risques fondés sur le marché, ni à la gestion des risques commerciaux ordinaires par les agriculteurs eux‑mêmes.