La nouvelle carte des Zones Agricoles Défavorisées (ZAD) dévoilée le 9 février par l’Etat est encore contestée par les syndicats d’agriculteurs, demandant que l’indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN) soit accordée à plus de travailleur, notamment au Centre-Val de Loire.
Des agriculteurs dépendants de l’ICHN
Les agriculteurs des ZAD bénéficient de l’ICHN, une aide européenne pour compenser les contraintes territoriales ou climatiques (terrain en pente, mauvaise productivité du sol, etc.). Ce coup de pouce financier profite à plus de 100 000 bénéficiaires et leur permet de maintenir leur activité. S’élevant de 5 000 à 15 000 euros par an, il représente 30 à 60% des revenus d’agriculteurs dans des zones défavorisées et jusqu’à 80% dans les terres en haute altitude.
Il n’est pas étonnant que la FNSEA monte au créneau lorsqu’il s’agit de réformer cette indemnité, vitale pour les emplois de nombreux agriculteurs. Pourtant, la nouvelle carte dessinée par le gouvernement propose d’étendre l’appellation « défavorisée » à 3 555 communes supplémentaires. Mais ce changement ne suffit pas selon les syndicats agricoles, critiquant le déclassement de certains territoires et jugeant que la carte avantage certains agriculteurs (notamment en Occitanie) au détriment des paysans du Centre-Val de Loire
Routes bloquées, villages mis en vente, les actions des agriculteurs se poursuivent
Pour protester contre le déclassement ou le non classement de leur zone comme « défavorisée », les ouvriers agricoles bloquent avec leurs tracteurs une partie des voies de l’A10 et l’A71 ainsi que le nœud autoroutier entre l’A10 et l’A83 dans le secteur de Niort. Des communes sont aussi bloquées par cette mobilisation comme à Châteauroux, à Vierzon ou à Pau.
Mais la protestation la plus originale provient des agriculteurs de la Piège, région à l’ouest de l’Aude, dont la zone a été déclassée. Un collectif dénommé « pour que VIVE la PIEGE » a mis le village de Villautou en vente sur le site Le Bon Coin. Cette opération est un bon moyen de faire parler d’eux et de protester symboliquement contre ce qu’ils appellent la « disparition de l’agriculture ».