Parmi tous les scandales et les coups de gueule liés à la réforme des régions c'est probablement le plus insolite voire le plus amusant (bien que ce ne soit pas du tout amusant pour les concernés) : cette réforme critiquée a entraîné une erreur lors de l'impression des agendas scolaires pour l'année 2015-2016. Résultat : des agendas à jeter, un manque à gagner net pour les entreprises et... une demande de réparation à l'Etat.
Changer les zones des vacances scolaires sans le dire à personne, c'est pas bien
La réforme des régions a entraîné, forcément, un changement de zone pour certaines académies françaises. Normal, puisqu'il vaut mieux que les zones de vacances scolaires soient assez cohérentes au sein de ces nouvelles régions que personne ne veut. Sauf que l'Etat n'aurait pas communiqué ces changements assez tôt, selon les industriels de la papeterie.
Les nouvelles zones, et donc les nouvelles répartitions des vacances, ont été rendues publiques par le gouvernement à la mi-avril. Assez tôt pour les principaux concernés, les élèves, les parents et les professeurs, mais pas pour les industriels qui impriment les agendas, cet outil indispensable à tout étudiant.
Et les changements sont de taille : par exemple l'académie de Nancy passe en zone B tandis que Paris, qui est en zone C, ne se retrouve plus rattachée à Bordeaux mais à Toulouse. Ainsi les calendriers scolaires imprimés sur les agendas se retrouvent être faux.
Des milliers d'agendas jetés à la poubelle : vive l'écologie
Les entreprises spécialisées du secteur de la papeterie, qui pèsent 3,67 milliards d'euros en France et sont au nombre de 350 avec dix salariés ou plus, ont pris des mesures : elles ont tout simplement éliminé les agendas erronés qui n'étaient pas encore sur les étals mais avaient déjà été imprimés. Pour le plus grad plaisir de la planète, bien évidemment. Les consommateurs, eux, ne devraient pas avoir d'erreurs.
C'est donc une perte nette à laquelle elles font face : tous les agendas jetés ne peuvent être utilisés ; pour le seul groupe Exacompta-Clairefontaine, la perte est estimée entre 200 000 et 300 000 euros selon Gilles Nusse, responsable de la division agenda du groupe. Forcément, les entreprises demandent à l'Etat une réparation financière pour ce qu'elles estiment être une faute de communication.
Le gouvernement, lui, ne veut rien savoir : alors que ces entreprises avaient été conviées à un groupe de travail dès 2014 sur la question du changement de calendrier scolaire, "à aucun moment, ces acteurs n'ont fait valoir une quelconque préoccupation quant aux modifications du calendrier" estime le ministère de l'Education qui considère la demande de dédommagement "infondée".
Encore un dialogue de sourds qui s'annonce...