En Afghanistan, la corruption a une véritable dimension sociale.
Ainsi, en 2012, la moitié des Afghans a payé un pot-de-vin à un fonctionnaire, pour une facture totale de 3,9 milliards de dollars, chiffre ce jeudi un rapport de l'ONU. Serait-ce à dire que tout le combat mené par les puissances occidentales du côté de la Kapisa, à Kaboul et Qandahar n'auraient servi à pas grand chose ?
Pour Jean-Luc Lemahieu, le représentant régional de l'UNODC, l'organisme de l'ONU dédié à la drogue et au crime, les pots-de-vin payés par les Afghans représentent "le double du revenu intérieur de l'Afghanistan". Pour autant, sur le sol afghan, 68 % des 6 700 personnes interrogées par l'ONU estiment qu'il est normal pour un fonctionnaire d'accepter de petites sommes afin de compléter un salaire, souvent trop faible. De plus, 67 % des sondés estiment qu'il est normal que les recrutements au sein de la fonction publique se fassent à partir de liens de parenté ou d'amitié, bref par le piston.
En attendant, les grandes puissances continuent de venir en aide à l'Afghanistan. En juillet dernier, la conférence de Tokyo des donateurs sur l'aide civile et le développement a octroyé une enveloppe de 16 milliards de dollars moyennant des avancées en matière de transparence et de droits de l'Homme. Depuis 2001, ce sont plus de 40 milliards de dollars d'aide civile internationale qui ont été versés en Afghanistan...