La prise en charge des affections psychiques induites par le travail représente un coût de 230 millions d’euros par an, dont 40 millions d’euros pour les maladies professionnelles, 175 millions d’euros pour les accidents du travail et 17 millions d’euros pour les accidents de trajet, apprend-t-on du bilan 2017 de l’Assurance maladie dédié à ce sujet.
Maladies professionnelles psychiques : 400 jours d’arrêt de travail en moyenne
La souffrance psychique liée au travail est un grand problème dont l’ampleur est longtemps restée sous-estimée. Et les chiffres sont éloquents ! Selon le bilan annuel de l’Assurance maladie sur ce sujet, le coût des affections psychiques s’est monté à plus d’un cinquième de celui des lombalgies liées au travail (1 milliard d’euros) et à plus d’un quatrième de celui des troubles musculosquelettiques liés au travail (800 millions d’euros).
Si le coût induit par les affections psychiques est si élevé, ce n’est pas seulement en raison d’un meilleur diagnostic et d’une meilleure reconnaissance, mais aussi en raison de leur durée. En effet, la durée moyenne d’un arrêt de travail pour une affection psychique reconnue en accident du travail est de 112 jours. À titre de comparaison, toutes causes confondues, la durée moyenne d’un arrêt reconnu en accident du travail s’établit à 65 jours. Quant aux maladies professionnelles psychiques, elles entraînent un arrêt moyen de 400 jours et une incapacité de plus de 25 %.
Affections psychiques : 7 fois plus de reconnaissances au titre de maladies professionnelles en 5 ans
Le nombre de demandes de reconnaissance de maladies psychiques en tant que maladies professionelles a été multiplié par plus de 5 en 5 ans, passant d’environ 200 demandes en 2012 à plus de 1 100 en 2016. Quasiment une demande sur deux a abouti cette année-là (596 affections psychiques reconnues), soit 7 fois plus de cas reconnus qu’il y a 5 ans.
L’Assurance maladie prévient que le nombre de demandes de reconnaissance continue d’augmenter et devrait avoisiner les 1 500 au titre de l’année 2017. Selon les auteurs du bilan, cette progression serait liée à l’augmentation du nombre de pathologies psychiques liées au travail, mais aussi à un assouplissement réglementaire pour la saisine des Comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP) depuis 2012. De plus, la médiatisation de ce sujet conduit les assurés à mieux connaître leurs droits et à solliciter leur reconnaissance en maladie professionnelle, estime-t-on à la Cnam.