La fin de non-recevoir du PDG de Titan International au ministre du redressement productif déclenche surprise et polémique, et pourtant... cette lettre n'est que le reflet de l'opinion internationale sur le pouvoir exorbitant et délétère des syndicats en France. Petite illustration tirée de mes souvenirs...
Nous sommes en 1981 à l'arrivée de Mitterrand. Victoire écrasante de la gauche aux législatives, qui obtient la majorité absolue, on parle de "Vague rose", quatre ministres communistes font leur entrée au gouvernement. L’histoire se passe à Vierzon, surnommée "Vierzon La Rouge" en raison de la forte tradition communiste qui s’attache à son tissu industriel.
Un an plus tôt, le patron de la LBM, entreprise vierzonnaise de fabrication de machines-outils pour le travail des métaux, s'exprimait à la tribune du CNPF (l’actuel Medef). Il expliquait en pleurant qu'il devait fermer l'usine. La mobilisation fut immédiate et sans précédent : pendant des mois, les salariés occupèrent l'entreprise et obtinrent en 1981, de transformer l'usine en coopérative ouvrière.
Le débarquement
C'est dans ce contexte politique que notre ami John débarque à Vierzon. Originaire de Californie, il arrive en France avec femme et tout jeunes enfants. Comme nouveau directeur, il est chargé de redresser l'usine française de cette entreprise américaine basée dans l’Ohio, menacée elle aussi de fermeture. Plein d'enthousiasme, de courage, il est résolu à mettre toute son énergie et son expertise au service de la mission de sauvetage qui lui a été confiée. Mais le pauvre garçon n'a pas encore mesuré la tâche terriblement ingrate qui l'attend dans sa confrontation avec l'idéologie syndicale marxiste au sein des usines françaises.
Seul au monde
Un physique à la Tom Hanks, je revois son grand sourire, son dynamisme, sa simplicité. Grâce à sa charmante épouse, je découvre pour la première fois le brunch, alors inconnu en France. Cela fait peu de temps que John a pris ses fonctions de directeur. Chaque matin, il arrive à l'usine, accueilli par les syndicalistes qui se font un malin plaisir de lui glisser un de leurs de tracts orduriers tous plus injurieux les uns que les autres. Des dessins sur le trottoir devant l’entrée de l'usine le représentent pendu. De son côté, sa charmante épouse reçoit des lettres haineuses et des coups de fil anonymes menaçants. La jeune femme finit par craindre pour ses enfants et en perd ses cheveux... Une perruque devient indispensable pour donner le change...
Ce calvaire dura environ 2 ans. Le rapatriement sanitaire vers Santa Barbara aux US fut vécu comme une véritable libération d'otages... La famille se remit peu à peu de sa mésaventure .
Épilogue
Les années 1990 ravagèrent le tissu industriel de Vierzon. Citons entre autres, la CASE (ex-SFV), première entreprise privée du Berry, qui ferma ses portes. Ou encore Fulmen, venue s'installer pendant la seconde guerre mondiale à Vierzon pour fabriquer des batteries et des accumulateurs qui quitta la ville avec fracas.
Nous sommes en 2013, l’État PS omnipotent démolit à nouveau la France, paralyse son économie, encourage la délinquance, détruit les valeurs, divise la nation, attise les haines et la lutte des classes... L’Histoire se répète. Mais cette fois la révolte syndicale et populaire gronde contre ce gouvernement d'amateurs et d'imposteurs Devant le mépris affiché des responsables socialistes pour les entrepreneurs, les forces vives quittent le pays et les investisseurs vont voir ailleurs et surtout n'hésitent pas à le clamer !
"Vous pensez que nous sommes si stupides que ça ?"
C'est la question que pose Maurice Taylor, PDG de Titan International à Arnaud Montebourg. Voici un extrait de sa lettre :
"J'ai visité cette usine plusieurs fois. Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures. Je l'ai dit en face aux syndicalistes français. Ils m'ont répondu que c'était comme ça en France (...).
Monsieur, votre lettre indique que vous voulez que Titan entame une discussion. Vous pensez que nous sommes si stupides que ça ? Titan est celui qui a l'argent et le savoir-faire pour produire des pneus. Qu'a le syndicat fou ? Il a le gouvernement français. (...) Titan va acheter un fabricant de pneus chinois ou indien, payer moins d'un euro l'heure de salaire et exporter tous les pneus dont la France a besoin. Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers. Titan n'est pas intéressé par l'usine d'Amiens nord."
Pour finir, je serais curieuse de lire le fameux courrier du 31 janvier 2013 envoyé par Arnaud Montebourg auquel Maurice Taylor fait allusion dans sa réponse... Que contenait-il qui puisse provoquer une telle indignation de la part de l’Américain ?
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