Le projet de construction d'un nouvel aéroport près de Nantes, sur le lieu dit de Notre-Dame-des-Landes, serait, selon ses plus fervents détracteurs, un projet néfaste pour l'environnement, qui entraînerait la disparition du « flûteau nageant » et autre « triton marbré». Il est surtout un immense gaspillage d'argent public, pour des bénéfices très incertains.
Les partisans de la construction d'un nouvel aéroport mettent en avant, pour justifier ce projet, deux arguments économiques : d'une part, la nécessité de remplacer un aéroport actuel vieillissant, qui ne pourrait absorber, à terme, la croissance du trafic ; d'autre part, la création d'emplois qu'entraînerait sa construction. Ces deux arguments ne résistent pourtant pas à l'analyse.
Aujourd'hui, l'aéroport actuel (Nantes-Atlantique) accueille chaque année 3 millions de passagers. Les estimations des promoteurs du projet prévoient une augmentation du trafic portant à 4 millions de passagers par an la capacité nécessaire d’absorption de l'établissement d'ici 5 ans. Avec une seule piste, certains disent que l'actuel aéroport n'y suffirait pas. Or, partout dans le monde, des aéroports internationaux, dotés d'une seule piste également, accueillent des trafics bien plus importants (Genève, San Diego, Gatwick, Stansted enregistrent de 4 à 10 fois plus de passagers par an, sur des surfaces d'accueil plus petites).
Concernant l'hypothétique création de milliers d'emplois, c'est une simple règle arithmétique rapportant une estimation de création d'emplois aux sommes investies dans la construction. Ce calcul ne prend évidemment pas en compte les emplois qui pourraient être créés de la même façon si l'argent été dépensé différemment. Il néglige également les emplois agricoles détruits ainsi que les transferts d'emplois de l'ancienne installation à la nouvelle.
Une chose est certaine cependant, le coût faramineux de ce projet. Sur le papier, il est estimé à un peu plus de 500 millions d'euros, pour la simple plate-forme aéroportuaire. Or, ce nouvel aéroport sera situé à 20 kilomètres du périphérique nantais, il faudra donc développer de lourdes infrastructures de transports qui pourraient porter le projet à près de 4 milliards d'euros selon les dernières estimations du Canard enchaîné. Et cela sans compter les dépassements de budget à prévoir, les exemples de la rénovation des Halles (30 % de dépassement) ou de la construction de la centrale EPR de Flamanville (90 % de dépassement) devant nous servir de rappel.
Alors, pourquoi les édiles de Nantes s'accrochent-ils à ce symbole dispendieux ? Parce que la libération des terrains de l'ancien aéroport – environ 240 ha – leur permettra de faire une belle opération immobilière.
Ce projet dispendieux, politique et à visée électoraliste est un gaspillage que tente de faire passer en force la majorité socialiste. Il doit être combattu, ainsi que d'autres projets du même acabit, comme le canal Seine-Nord (4,3 Mds d'euros) ou la LGV Lyon-Turin (3,6 Mds) et les innombrables infrastructures sportives et culturelles qui creusent le gouffre de la dette et ruinent les contribuables.