Ryanair aurait bien profité des largesses et des avantages accordées par la société gestionnaire de l'aéroport de Beauvais. Des accords « illicites », s'inquiète la Cour des comptes.
De 2008 à 2014, la Sageb qui exploite l'aéroport de Beauvais se serait privée « d’environ 85 millions d’euros de produits, dont 78 millions au bénéfice de la seule compagnie Ryanair », selon le Cour des comptes. Cette filiale du groupe Transdev, qui compte à son capital la chambre de commerce et d'industrie de l'Oise, aurait ainsi fait montre de remises commerciales trop généreuses, « injustifiées » même, selon les sages de la rue Cambon.
Une télécopie pour tout contrat
La Sageb a tout intérêt à faire preuve de la plus grande des souplesses envers la compagnie aérienne à bas coûts : à elle seule, Ryanair représente 80% du trafic de l'aéroport. Mais voilà, trop c'est trop selon la Cour qui explique que les tarifs des redevances aéroportuaires sont bien moins élevés que pour d'autres aéroports de taille comparable. Ces tarifs moindres sont compensés par le trafic des liaisons par autocars entre l'aéroport et Paris, gérées par une filiale de la Sageb.
L'État pas au courant
Ces remises et ces ristournes auraient été accordées sans l'accord préalable du propriétaire, la société SMABT, détenue par les pouvoirs publics locaux et régionaux. La Cour des comptes s'étonne aussi qu'une simple « télécopie » ait servi d'accord entre Ryanair et la Sageb de 2002 à 2012. De plus, ni l'État ni Bruxelles n'ont été notifiés de ces rabais de plus en plus importants au fil des ans.