L’addiction aux jeux vidéo est désormais considérée comme une maladie par l’OMS

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Par Numa Laborde Modifié le 19 juin 2018 à 12h34
Trouble Jeu Video Cim 11
cc/pixabay - © Economie Matin
3 %Seulement 2 ou 3 % des 2,5 milliards de gamers dans le monde seraient touchés par une addiction aux jeux vidéo.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) met à jour la Classification internationale des maladies, le CIM-11. Dans cette nouvelle classification, l’OMS ajoute pour la première fois les troubles causés par l’addiction aux jeux vidéo, le « Gaming disorder ». Depuis le premier jeu vidéo Pong sortie en 1972 à aujourd’hui avec des jeux comme Fortnite et PUBG, plusieurs générations de gamers ont vu le jour, mais ce syndrome ne toucherait que 2 à 3 % des gamers du monde entier.

Qu'est-ce que le « Gaming disorder » ?

L’OMS ajoute dans ça 11ème Classification internationale des Maladies un trouble propre au 21ème siècle : le Gaming disorder. Le trouble du jeu est défini par l’OMS comme « un modèle de comportement caractérisé par une altération du contrôle des jeux, au point que le jeu prenne le pas sur d'autres centres d'intérêt et activités quotidiennes, et par la pratique croissante du jeu en dépit de répercussions négatives ».

La communauté du jeu vidéo est inquiète que cela puisse la stigmatiser. Mais attention, ce n’est pas forcément le nombre d’heures passé à jouer aux jeux vidéo qui diagnostiqueraient le trouble du jeu. Pour que le trouble soit diagnostiqué, le joueur doit avoir un comportement suffisamment extrême pour entraîner des conséquences significatives dans « les domaines personnels, familiaux, sociaux, éducatifs, professionnels ou dans d'autres domaines importants et devrait normalement être évident depuis au moins 12 mois. » L’OMS précise que le Gaming disorder ne concerne que très peu de gamers, seulement 2 ou 3 % des 2,5 milliards de gamers estimés dans le monde.

Une division au sein de la communauté scientifique

Mais tout le monde n’est pas d’accord avec la décision de l’OMS. Aux Etats-Unis, 36 chercheurs ont publié une étude sur le site de la Société pour l'amélioration des sciences de la psychologie, où ils y expliquent que les preuves apportées sont insuffisantes. « Compte tenu de l'importance de la nomenclature des diagnostics et de son incidence plus large sur la société, nous exhortons nos collègues de l'OMS à se ranger à la prudence pour le moment et à retarder la formalisation », appellent-ils.

Les professionnels du secteur du jeu vidéo sont aussi sceptiques et ne sont pas satisfaits des preuves apportées. « Une trop grande confusion demeure, même parmi les auteurs appuyant le diagnostic, concernant ce qu’est, exactement, un trouble du jeu vidéo. (…) Nous continuons d’affirmer que la qualité des fondements probants existants est faible », déclare dans un communiqué commun publié le 1er mars 2018 le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL) et les autres adhérents de l’ISFE (Interactive Software Federation of Europe).

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Passionné de jeu vidéo et de la pop culture, de technologie en tout genre et cinéphile, Numa Laborde est un fan de culture utile et inutile.

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