La planche à billets n’est pas la panacée universelle

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Par Mark Burgess Modifié le 13 décembre 2022 à 20h41

A ce jour en 2014, les investisseurs ont bénéficié de la faible volatilité régnant sur tous les marchés, qui a permis aux obligations et aux actions de rebondir de concert. Il convient à présent de se demander dans quelle mesure cet état de grâce est durable. Bien qu'ils revêtent de notre point de vue un caractère davantage spécifique que systémique, les récents développements au Portugal ont montré que le secteur bancaire réserve toujours son lot de mauvaises surprises.

Les marchés attendront désormais un bilan plus complet de la santé des banques européennes, qu'ils devraient obtenir lorsque la BCE aura achevé ses tests de résistance dans le courant de l'année. La situation géopolitique s'est indéniablement détériorée depuis le début de l'année au regard des tensions entre la Russie et l'Ukraine et des craintes que la montée en puissance du groupe djihadiste EIIL puisse davantage déstabiliser l'Irak et la Syrie. Aux Etats-Unis, la Fed a indiqué que son programme d'achats obligataires prendra fin cette année. A l'exception des récentes actualités en provenance du Portugal, les marchés ont largement accepté tous ces développements. Si cela a apporté de l'eau à notre moulin au vu de notre biais en faveur des actions, nous n'en demeurons pas moins quelque peu perplexes, nos attentes de début d'année quant à la hausse des rendements des principaux pays ne s'étant pas encore concrétisées.

S'agissant de l'évolution des marchés obligataires, nous estimons toujours qu'il est très difficile de se montrer optimiste à l'égard des principaux emprunts d'Etat. L'atonie du PIB américain au premier trimestre pourrait certes leur avoir offert un certain soutien, mais la normalisation de la politique monétaire – bien que progressive – est en marche aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, avec ou sans l'aval des marchés obligataires. Les obligations d'entreprises restent à nos yeux plus attractives que la dette souveraine, mais il apparaît désormais clairement que les entreprises non financières recommencent à accroître l'endettement de leurs bilans. S'il s'agit généralement d'une évolution positive pour le haut rendement (les rachats impliquent bien souvent la reprise d'une entreprise à notation inférieure par une société à notation plus élevée), il n'en va pas tout à fait de même pour le segment investment grade. Quoi qu'il en soit, les entreprises affichant des bilans nettement plus sains que les émetteurs souverains, nous considérons toujours que le crédit demeure pour l'heure relativement attrayant.

Nous restons optimistes quant aux perspectives des marchés d'actions pour le reste de l'année et surpondérons le Royaume-Uni et le Japon dans notre modèle d'allocation d'actifs. Les prévisions de bénéfices au Royaume-Uni ont récemment été pénalisées par la vigueur de la livre sterling, mais la situation semble plus positive en termes de monnaie commune. Le pays offre également un rendement sur dividende intéressant, qui devrait selon nous demeurer une caractéristique favorable dans un contexte de croissance et de rendement faibles. Les actions japonaises affichent des valorisations attrayantes par rapport à leurs homologues des pays développés et les récentes déclarations de M. Abe attestent de sa détermination à mener à bien l'Abenomics. A nos yeux, le vrai défi consistera à déterminer le moment où les réévaluations de valorisations des actions s'essouffleront. A l'exception notable des Etats-Unis, la croissance bénéficiaire n'est tout simplement pas assez rapide pour permettre aux actions de se détacher nettement de leurs niveaux actuels. Août est généralement un mois calme pour les marchés d'actions au vu de la tendance saisonnière à des flux réduits et à une faible volatilité. Ceci dit, comme l'ont montré les récents événements, il est dangereux de présumer qu'une politique monétaire accommodante constitue à elle seule la panacée universelle.

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Mark Burgess est Chief Investment Officer de Threadneedle Investments depuis janvier 2011. Il est responsable de la performance des fonds de Threadneedle sur tous les classes d’actifs. Il dirige également le comité d’allocation d’actifs de Threadneedle. Avant de rejoindre Threadneedle en novembre 2010, Mark Burgess était responsable marchés actions chez Legal & General Investment.

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