L’environnement général reste très favorable aux actions. Malgré l’apparition de quelques signes d’excès, il ne faut pas exclure que la hausse des indices se poursuivre à moyen terme car nous ne voyons pas encore de signaux de retournement majeur.
Cela ne nous empêche pas d’être un peu plus prudents à court terme et de réduire tactiquement notre exposition en actions.
Le mois d’octobre a été marqué à nouveau par l’influence des Banques Centrales. En outre, sur le plan politique, les nombreuses nouvelles n’ont pas eu d’effets négatifs. Enfin, le contexte économique est resté favorable. Les marchés financiers en ont profité pour progresser et de nombreux indices actions ont affiché de nouveaux plus hauts.
L’horizon monétaire a été éclairci. La BCE a annoncé une diminution de ses achats mensuels d’actifs et une extension de son programme de 9 mois. Ses annonces sous-entendent que les taux courts resteraient inchangés jusqu’en 2019. Cette normalisation prudente a réduit la pression haussière sur l’euro. Aux Etats-Unis, la FED devrait monter ses taux en décembre mais la principale incertitude a été levée avec la nomination au poste de Président de la FED de Jérôme Powell, un proche de l’actuelle présidente Janet Yellen. La continuité est donc assurée, ce qui tranquillise les investisseurs.
L’actualité politique a été fournie. Aux Etats-Unis, les élus républicains ont adopté le budget 2018 libérant la voie pour la réforme fiscale. Celle-ci comportera notamment une baisse de la fiscalité des ménages et des entreprises et une incitation à rapatrier les bénéfices dégagés à l’étranger. L’augmentation des déficits qui en résulterait semble constituer l’ultime obstacle à cette réforme voulue par les Républicains. Au Japon, le succès électoral du 1er ministre a été salué par les investisseurs. En Chine, le Président Xi Jinping a renforcé son pouvoir lors du 19ème congrès du PCC. Sa vision d’une Chine, forte, moderne, davantage tournée vers l’activité domestique, plus écologique et plus protectrice, a fait oublier le fardeau des dettes et le lent déclin du rythme de croissance. En Europe, les négociations sur le Brexit restent au point mort sans pénaliser le climat général. En Italie, le projet de réforme électorale réduirait les risques de succès du mouvement populiste lors des prochaines législatives au printemps 2018. Enfin, la proclamation d’indépendance de la Catalogne a été jugée inconstitutionnelle et les autorités madrilènes ont suspendu l’autonomie de la province dans l’attente de prochaines élections régionales en décembre. Les marchés ont été soulagés par l’absence de climat insurrectionnel qui a suivi ces mesures ce qui augurerait d’un maintien de la Catalogne au sein de l’Espagne.
Selon les statistiques publiées, l’environnement économique mondial a continué de s’améliorer. Les perspectives restent positives. Les entreprises ont plutôt fait état de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Aux Etats-Unis, les signes de surchauffe, annonciateurs de fin de cycle sont absents : la hausse des rémunérations n’est pas assez forte ni assez régulière. Le risque inflationniste repose surtout sur les prix de l’énergie. Il est plutôt orienté à la hausse mais faiblement. De ce fait, la remontée des taux longs américains reste très faible et n’inquiète plus. En Europe, la croissance est en phase de rattrapage et ne devrait pas connaitre de retournement brutal. Il en est de même pour les pays émergents.
La progression des indices américains commence à faire apparaitre de petits signes d’excès et les indicateurs techniques se dégradent. Le risque de correction à court terme augmente. Mais les facteurs positifs à moyen terme l’emportent tant que l’inflation ou les taux d’intérêts ne dérapent pas sérieusement. De plus, nous rappelons qu’il est beaucoup trop tôt pour s’inquiéter des risques de récession aux Etats-Unis. Enfin, la valorisation des actions par rapport aux obligations ne donne toujours pas de message d’alerte même si les valorisations absolues se sont tendues, sans atteindre toutefois le maximum historique.
Nous préférer adopter une position tactique un peu plus prudente. Même si la hausse se poursuit à court terme, une correction pourrait ensuite ramener les cours en dessous des niveaux actuels. Nous avons ajusté nos prévisions de fin d’année pour les indices boursiers sur les niveaux actuels et nous les avons légèrement relevés pour juin 2018. A moyen terme, la hausse des marchés actions devrait se poursuivre tant que les conditions macro et micro-économiques perdurent. Tout repli un peu prononcé serait plutôt une opportunité d’achat. Dans notre allocation équilibrée, nous avons légèrement allégé le poids des actions (de 58% à 53%) de manière assez générale tout en maintenant une surpondération à court terme et moyen terme.
Nous préférons toujours les Bourses européennes à moyen terme mais nous avons réduit leur note court terme à Neutre. Nous privilégions également les actions asiatiques à court terme. Nous gardons une position neutre sur tous les autres postes actions. Nous avons peu modifié nos notations sectorielles. Nous avons réduit les notes des secteurs Banques (Neutre) et Santé (Sous pondérer) à court terme et celle du secteur Construction et Matériaux (Neutre) à moyen terme.
Nous avons relevé le secteur Tourisme & Loisirs à Neutre à court terme. Nous maintenons une position Neutre sur l’euro/dollar à court terme et une position surpondérer à moyen terme. Nous n’avons pas couvert davantage nos positions en devises. Un retour vers le niveau de 1.13 semble désormais possible. Cela permettrait de couvrir dans de meilleures conditions les positions en actions et en obligations face au risque de baisse du dollar à moyen terme.
Nous conservons une position Sous pondérer sur les produits obligataires à court terme comme à moyen terme. Nous ne gardons une opinion positive que sur les obligations privées à haut rendement ou convertibles de la zone Euro. Suite à l’allègement des positions actions, nous avons augmenté nos pondérations en obligations de sociétés américaines (couvertes) et en liquidités.