C'est fait : désormais, si votre banque est en difficulté, elle ira d'abord se servir sur vos comptes bancaires avant d'appeller à l'aide l'Etat. C'est l'une des mesures majeures édictées par l'accord sur l'union bancaire européen approuvé par le Parlement européen et les Etats membres cette nuit. Cet accord encadre les conditions de soutien à une banque en difficulté en confiant à la Banque Centrale Européenne les outils et les moyens de décider de son sort, pouvant aller jusqu'à la fermeture. L'objectif est bien évidemment de juguler les risques de contamination, la chute d'une banque en entrainant d'autres.
Un fonds de résolution, une sortie de caisse de garantie, sera constitué, pour servir d'outil de réaction rapide en cas de problème avec une banque. Il sera constitué par des contributions des banques européennes proportionnelles à leur chiffre d'affaires, et ce sur une période de huit ans contre six prévus initialement.
La possibilité pour une banque de se servir d'une partie des avoirs des clients qu'elle détient dans ses comptes pour se sortir d'une mauvaise passe ne sera effective qu'à compter de 2016.
Sur France Info jeudi 20 mars, au matin, Pierre Moscovici, ministre de l'Economie et des Finances, a affirmé que l'accord apportait "une réelle protection contre les faillites bancaires parce qu'elle accordera la responsabilité de ces faillites à ceux qui en seront eux-mêmes les fauteurs, c'est-à-dire les banquiers eux-mêmes. [...] Ce que nous sommes en train de faire, c'est très important, c'est faire en sorte qu'on ne puisse pas voir la reproduction de la crise financière de 2008, que ceux qui seraient responsables de faillites soient ceux qui payent et qu'il y ait une forme de solidarité européenne".