La réunion de l’OPEP+, composée de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés, aura été un échec cuisant. Prévue vendredi 2 juillet 2021 et censée se clore sur une hausse de la production, elle aura finalement créé plus de tensions que de solutions. Annulée, elle est reportée sine die : les Émirats arabes unis, membre principal de l’OPEP, ont rejeté les propositions.
Pas de hausse de la production : les Émirats arabes unis contre le reste de l’OPEP+
Face à une augmentation du prix du pétrole en Bourse qui fait planer un risque d’inflation forte, surtout dans les pays industrialisés, l’OPEP+ avait en projet d’augmenter sa production de pétrole. Cette dernière aurait dû, selon le plan présenté vendredi 2 juillet 2021, grimper progressivement de 2 millions de barils de pétrole par jour à l’horizon de fin 2021, avec une vitesse d’environ 400.000 barils par jour chaque mois entre août et décembre 2021.
Mais les Émirats ont dit « non »… car l’accord ne leur était pas favorable. Ce dernier prenait comme production de référence celle d’octobre 2018, soit pour les Émirats arabes unis une production de 3,17 millions de barils par jour. Or, la production a, depuis, augmenté : en avril 2020, en pleine crise sanitaire et avant que l’Opep ne ferme ses robinets, la production avait atteint 3,8 millions de barils par jour.
Accepter l’accord, donc une augmentation de 2 millions de barils à l’horizon de fin 2021 pour l'ensemble des pays de l'OPEP+, aurait pénalisé les Émirats arabes unis : la hausse de leur production aurait été inférieure, en réalité, à la production d’avril 2020.
L’accord saute, le pétrole grimpe
L’accord prévu a donc échoué, la réunion de l’OPEP ayant une première fois été reportée du vendredi 2 juillet 2021 au lundi suivant, puis sine die, faute d’une entente entre les membres du cartel. En Bourse, la réaction a été immédiate : la production n’augmentant pas, la tension sur le marché reste stable et aura tendance a se renforcer.
Sans surprise, le pétrole a donc fait un bond en Bourse passant d’environ 75,50 dollars le baril vendredi 2 juillet 2021 à près de 77,50 dollars le mardi 6 juillet 2021 pour le Brent avant l’ouverture des marchés. Le WTI, américain, grimpe un peu moins, atteignant 76,70 dollars le baril.
Un tel prix du pétrole WTI n’avait plus été enregistré depuis octobre 2014. Quant au Brent, un baril à plus de 75,7 dollars n’avait plus été vu depuis octobre 2018.
Une telle hausse des prix en Bourse devrait se répercuter sur les prix à la pompe dans les semaines et mois à venir, soit en pleine période de vacances pour les Français. De quoi peser un peu sur le budget, surtout pour les vacanciers qui auront opté pour la voiture afin de se rendre sur leurs lieux de villégiature.