Derrière la façade brillante des AppleStore, se cache une réalité beaucoup moins rose. Depuis plus de dix ans, le constructeur californien tisse un réseau de boutiques physiques partout dans le monde, y compris évidemment en France. Cette concurrence n'a pas été vue d'un très bon oeil par certains revendeurs hexagonaux, qui soupçonnent le constructeur de favoriser son propre réseau.
EBizcuss, un des plus importants Apple Premium Resellers (APR) de France, a ainsi fait faillite l'an dernier. Ce dernier a accusé son fournisseur principal d'abus de position dominante, d'abus de dépendance économique et de concurrence déloyale. De graves accusations qui ont poussé l'Autorité de la Concurrence à envoyer ses limiers fouiller dans les dossiers d'Apple France mercredi et jeudi derniers. Dans la foulée, des perquisition ont également eu lieu chez plusieurs grossistes comme Tech Data et Ingram.
Apple et APR : une relation de dominant à dominé
Les enquêteurs cherchent à déterminer si Apple imposent ses prix pour les produits revendus par les distributeurs, et si les grossistes ont reçu des ordres pour qu'ils ne livrent pas aux APR les appareils les plus en vue en temps et en heure - mettant ainsi en péril l'existence même des revendeurs, puisque les clients potentiels se tournent vers les AppleStore officiels où ces produits sont bien disponibles. Cela s'est notamment vu au moment des lancements de terminaux phare comme l'iPhone ou l'iPad.
Applications : Apple abuse t-elle de sa position dominante ?
Et Apple n'en a pas terminé avec l'Autorité. Dans un autre dossier, le constructeur est soupçonné d'abuser de sa position dominante sur le marché des applications mobiles pour iPhone et iPad. En octobre 2012, Apple avait ainsi orchestré une hausse généralisée des prix sur l'AppStore européen, sa boutique de logiciels, sans concertation préalable avec les éditeurs. Cette hausse unilatérale avait fait enrager le Groupement des Editeurs de Services en Ligne (GESTE), qui avait qualifié cette décision de « brutale ».