L'incohérence évidente des décisions de fermetures de commerces ciblés, prises par le Gouvernement dans le cadre du deuxième confinement a créé, chez de très nombreux Français, un fort sentiment d'injustice et renforcé la traditionnelle opposition entre commerce individuel et grandes surfaces (ou assimilés). Celles-ci pouvaient continuer à vendre des fleurs, des vêtements, des livres... alors même que les petits commerces - fleuristes, bouquinistes, libraires… - ont été contraints à la fermeture.
Se rendant compte de la rupture d'équité créée par leurs décisions, nos gouvernants, tels les Shadoks, décidèrent alors de remplacer l'injustice par le ridicule en restreignant l'accès aux produits des commerces fermés par leurs soins dans les mêmes grandes surfaces en leur interdisant de les vendre.
Double peine et seul résultat, pour se procurer un livre par exemple, il ne reste plus aux Français qu'à commander sur Amazon ou auprès sur d'autres géants du commerce en ligne basés à l'étranger avec les dégâts que cela peut parfois causer en termes de fiscalité et de création d'emplois sur notre territoire...
Comble de la bêtise et de la technocratie française !
Rarement une décision de ce type aura réussi à rassembler contre elle, en aussi peu de temps, autant d'acteurs économiques, d'élus et de citoyens.
De là à penser qu'il existe un risque de désobéissance civique généralisée, il n'y a qu'un pas... que je ne franchirai pas pour l'instant.
Je n'en dirais pas autant quand, au sortir de cette pandémie, dans quelques mois, les Français n'auront plus peur de la maladie, compteront leurs morts, seront face à un déclassement social et économique généralisé et demanderont des comptes à ceux qui ont décidé de tout, pour tout le monde, en comité restreint, dans l'entre soi des cabinets ministériels.
Ce que met en évidence cette injustice d'Etat et ce que tout le monde semble avoir oublié : l'enjeu n'est pas celui du commerce de centre-ville versus les centres commerciaux (dont beaucoup ont d'ailleurs pris des mesures de solidarité avec les commerces de centre-ville) mais celui de la survie du commerce physique, où des êtres humains croisent d'autres êtres humains, bref le maintien du lien social et de la proximité.
Au fond, en recréant une équité et une justice entre commerce physique et commerce dématérialisé, en agissant aussi vite pour rattraper cette situation qu'il a su créer tout seul, l'État sauverait non seulement le maillage commercial de notre pays, sa crédibilité pour les français et par la même se sauverait-il peut-être...