Plan d’économies : Première reculade de Manuel Valls sur les retraites

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 25 avril 2014 à 5h06

Le Premier ministre avait dit qu’il hisserait la grand voile, malgré la tempête. Sur les retraites et les économies annoncées en gêlant les barèmes, il a déjà lâché les écoutes (de voile NDLR). Devant les députés socialistes fortement remontés contre certaines mesures d’austérité dont ils considèrent qu’elles ciblent les plus modestes, Manuel Valls a confirmé hier soir que les retraités modestes bénéficieront « d’une mesure forte ».

Dans les faits, le gel des hausses des retraites versées par la Sécurité Sociale pourrait être neutralisé pour les retraités touchant entre 800 et 900 euros de pension par mois, d’après la fourchette donnée par Michel Sapin, le ministre du Budget. Mais dans les rangs des députés socialistes, on demande plutôt de placer le curseur en fonction de l’impôt sur le revenu. Ceux qui ne le payent pas verraient leur pension de retraite augmenter comme prévu, les autres, non. Cela concernerait jusqu'à 6,5 millions de personnes et coûterait... 400 millions d'euros, sur les 1,3 milliard d'euros attendus du gel des retraites. Solde = 900 millions d'économies...

Problème majeur : A créer deux catégories de retraités, ceux dont la pension augmente, et ceux dont la pension est gelée, le gouvernement va au devant de gros ennuis. D’abord, toujours à cause de l’effet de seuil, tout ceux dont la pension malgré tout modeste restera gelée redoubleront d’aigreur à l’endroit du gouvernement ou… de leur député socialiste du coin. Mais surtout, cette différence de traitement peut avoir des conséquences juridiques : Cela pourrait être considéré comme étant une rupture de l’égalité entre les citoyens devant l’impôt, et censuré par le Conseil Constitutionnel, si au moins soixante parlementaires sollicitent le Conseil sur le sujet, lorsque la loi de finances rectificative sera votée la semaine prochaine.

Il y aurait bien une solution : maintenir le gel pour tout le monde, mais créer une prime pour les "petits" retraités, façon prime à l'emploi : une nouvelle usine à gaz coûteuse et lourde à mettre en place, mais qui donnerait l'apparence d'avoir réglé le sujet. Réponse mardi prochain, à l'Assemblée.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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