A quel secteur profite la transformation numérique ?

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Par Thomas Kaeb Publié le 15 février 2017 à 5h00
Numerique France Secteur Transition Profits
@shutter - © Economie Matin
700 000Le secteur du numérique a créé 700 000 emplois en quinze ans.

En 2016, les initiatives se sont multipliées dans différents domaines pour soutenir le développement et l’adoption du numérique en entreprise ainsi qu’au sein d’organismes publics.

On peut citer notamment le mégafichier TES qui a fait couler beaucoup d’encre à la Toussaint et suscité de vifs débats autour de la confidentialité des citoyens et l’usage qui est fait de leurs données personnelles. Dans le domaine de la santé, 2016 a surtout été marquée par la mise en place des groupements hospitaliers de territoire, visant à améliorer l’accès aux soins. Cette initiative comporte un volet technologique non-négligeable dont on attend de voir les premières applications avant de se faire une opinion. Immobilier, banque, industrie… Tous les secteurs y vont de leur propre initiative visant à améliorer la relation client, à faciliter les démarches pour les employés et autres services administratifs, ou encore à soutenir une initiative environnementale en passant progressivement au tout numérique.

Ces initiatives ont-elles un réel impact ?

La question se pose car, si l’on se fait l’avocat du diable, on peut facilement en arriver à la conclusion que la promotion de telle ou telle initiative n’a pour but que de briller auprès du grand public. Mais que l’on se rassure : la grande majorité des initiatives a apporté son lot de bénéfices à l’entreprise l’ayant appliquée.

Prenons l’exemple des notaires : institution traditionnel s’il en est, le notariat a su très vite s’adapter aux nouvelles habitudes des citoyens, notamment en adoptant la signature électronique. Ainsi, la signature d’acte authentique devient beaucoup moins chronophage – sans parler des économies de papier réalisées. Plus besoin de parapher chaque feuille dans un document pouvant atteindre les 200 pages, une simple signature sur une tablette dédiée et agréée suffit pour attester que nous sommes prêts et aptes à être propriétaire d’un bien immobilier, par exemple.

Le secteur de la santé n’est pas en reste, les professionnels du secteur étant de plus en plus sollicités aux quatre coins de la France. La principale demande réside dans les déplacements des praticiens, et cela implique donc qu’ils disposent des outils adéquats en situation de mobilité. Au-delà de la tablette pour l’aspect matériel, l’accès aux données patient est un point primordial, car les praticiens doivent pouvoir y accéder via n’importe quel terminal sans pour autant compromettre la sécurité et confidentialité de ces données.

Bien que ce dernier chantier soit encore au stade de la réflexion dans la majeure partie des cas, cela n’en reste pas moins une initiative honorable qui ne pourra qu’être bénéfique au sein d’un secteur aussi crucial et où les attentes sont particulièrement élevées.

Quel secteur est le plus en avance ?

Au contraire, quel autre est encore à la traine ? Bien que ce ne soit pas une compétition, il est évident que certains secteurs sont plus en avance que d’autres, et ce pour différentes raisons : soit parce qu’ils ont pris le virage du numérique avant les autres (c’est le cas des notaires ayant procédé à la modernisation de leur secteur depuis plusieurs années déjà), soit parce qu’ils ont su dégager très rapidement des bénéfices concrets (on pense notamment à la dématérialisation des démarches administratives, facilitant grandement le quotidien des citoyens), entre autres raisons possibles.

Ce qui est important de garder en tête, c’est que la clé du succès ne réside pas dans la rapidité d’exécution et d’adoption des nouvelles technologies, mais plutôt dans la pertinence de cette initiative : ce nouveau gadget est-il indispensable à mes équipes ? Est-ce que le retour sur investissement est assez important pour que je place une partie (conséquente) de mon budget sur ce créneau ?

Un autre travers à éviter, c’est le risque de la transformation à outrance. En effet, on peut vite se laisser emporter et vouloir adopter les dernières technologies à la mode, afin de pouvoir montrer au monde entier que son entreprise est moderne et s’adapte aux nouvelles habitudes et autres modes de consommation. Pourquoi c’est un risque ? Tout d’abord, cela implique un engagement non négligeable à plusieurs niveaux : ressources financières, ressources humaines, infrastructure… Il faut alors se poser la question de savoir si cela vaut le coup avant de se lancer.

Ensuite, il faut se demander si les clients y verront une véritable valeur ajoutée : cette technologie facilite-t-elle vraiment le quotidien des utilisateurs (à l’instar des démarches administratives dématérialisées) ? Ou au contraire, cela risque-t-il de devenir plus chronophage ? Si l’on revient sur l’exemple du notariat ou encore de la banque, la signature électronique apporte des changements importants : impact écologique (plus besoin d’imprimer des documents à parapher) et relationnel (moins de temps passé à signer les papiers physique, ce temps peut donc être alloué au conseil auprès du client).

Transformation numérique : deux mots sur les lèvres de tous les dirigeants d’entreprise, tous secteurs d’activité confondus. Les initiatives sont nombreuses et les ambitions sont élevées, encore faut-il savoir ce que l’on en attend concrètement, et ainsi se fixer des limites.

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Thomas Kaeb est Responsable Business Solutions France chez Wacom

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