Près de 75 millions de jeunes (15-24 ans) sont au chômage dans le monde, soit un taux de 12,7 % contre 11,7 % en 2007… C’est le constat alarmant que vient de dresser l’Organisation internationale du travail (OIT) dans son rapport « Tendances mondiales de l’emploi des jeunes 2012 ». Et ce phénomène global devrait se poursuivre au moins durant les quatre prochaines années, principalement du fait de la crise économique.
Le taux de chômage global des jeunes avait pourtant reculé entre 2002 et 2007. Mais l’augmentation observée entre 2008 et l’apogée de la crise économique en 2009 a anéanti une grande partie des progrès réalisés. Dans les pays développés et au sein de l’Union européenne, une hausse de 26,5 % a été constatée entre 2008 et 2011 et les prévisions pour 2012 établissent le taux de chômage des jeunes à 18 %. Les régions les plus touchées sont cependant l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient avec, respectivement, 27,9 % et 26,5 % de jeunes sans emploi. Les régions les moins touchées sont l’Asie du Sud-Est et le Pacifique (13,5 %) et l’Afrique subsaharienne (11,5 %).
Découragés par ces taux de chômage élevés, de nombreux jeunes ont abandonné leur recherche d’emploi ou décidé de la remettre à plus tard, en rallongeant la durée de leurs études. Si cela était pris en compte, le taux de chômage global des jeunes passerait de 12,6 % à 13,6 %. Ils sont en effet 6,4 millions à avoir reporté leur entrée sur le marché du travail. C’est tout particulièrement vrai dans les pays développés et en Europe. Ce « luxe » est moins courant dans les régions où règne une plus grande pauvreté – comme dans l’ex-URSS, au Moyen-Orient ou en Afrique.
Autre difficulté pour de nombreux jeunes à travers le monde : le décalage entre leurs aspirations et la réalité de leurs premières expériences professionnelles. Précarité et cantonnement à des emplois de faible productivité sont le lot d’un très grand nombre. Le nombre d’emplois à temps partiel et temporaires a nettement augmenté au cours de la dernière décennie. Dans les économies en voie de développement, une forte proportion de jeunes tend même à s’engager dans des activités informelles et non-rémunérées, notamment au service d’entreprises ou de fermes familiales.
Pour lutter contre ce fléau, éducation et formation sont indispensables. Elles favorisent la productivité et l’employabilité potentielle. Dans les économies développées, l’éducation sert de rempart contre le chômage, même si le niveau de diplôme exigé ne cesse de croître sans que, pour autant, les compétences soient proportionnellement supérieures. Il existe tout de même un lien fort entre le niveau d’instruction et le taux d’emploi, qui est encore plus vérifiable en période de crise.
Par Franck Guillory
Pour lire l’article complet sur JOL Press, cliquez ici.