Ils se trompent peut-être. Près des deux-tiers des Français évoquent des difficultés financières, et pensent que leur pouvoir d’achat va baisser. Il a pourtant augmenté l’an dernier (+1,6 %) ainsi qu’en 2014 (+1,1 %).
Du mal à joindre les deux bouts
La véritable fracture, en ce qui concerne le pouvoir d’achat, sépare ceux qui ont encore des marges d’arbitrage et ceux qui, n’en ayant plus, doivent renoncer à des dépenses jugées essentielles. C’est ce qu’indique un sondage réalisé par le pôle Enquêtes et opinion de Mediaprism (*) et publié par 60 Millions de consommateurs dans son numéro de mai 2016.
Près de deux sondés sur trois déclarent avoir des difficultés financières : 42 % se privent plus qu’avant, et 21 % disent avoir de plus de plus de mal à joindre les deux bouts en fin de mois. Résultat : 58 % des Français interrogés ont puisé dans leur épargne en 2015, et 47 % envisagent de le faire en 2016.
Comme en 2013, les premières dépenses sacrifiées seront celles consacrées aux loisirs (67 %) et à l’habillement (66 %). Et comme en 2013, les dépenses que les Français souhaitent sauvegarder à tout prix sont les dépenses de santé (64 %) et de logement (52 %). À condition qu’ils en aient les moyens…
Des Français plutôt pessimistes
Et l’optimisme n’est toujours pas de rigueur : 60 % des Français pensent que leur pouvoir d’achat va baisser en 2016. Ce résultat marque cependant une amélioration par rapport au précédent sondage de 2013. Il y a trois ans, à partir du même questionnaire, ils étaient 77 % à envisager une baisse de leur pouvoir d’achat.
En revanche, la confiance en l’action des pouvoirs publics pour traiter cette question s’est encore dégradée : seuls 19 % des Français ont le sentiment que le gouvernement est concerné par la question du pouvoir d’achat, contre 26 % en 2013 !
Les Français ont du mal à y croire ou à s’en rendre compte, mais en 2015, leur pouvoir d'achat a grimpé de 1,6 %, une progression qui n'avait plus été observée depuis 2010. Et ce pour trois raisons : les salaires ont un peu augmenté, les prestations sociales en espèces notamment touchées par les foyers les moins aisés ont également augmenté un peu, et les impôts sur le revenu et le patrimoine se sont légèrement repliés.