Un à un, les pays de l'Union européenne ferment la porte de leurs réseaux 5G à Huawei. Bruxelles assure de son côté que les groupes européens sont à même de répondre à la demande des opérateurs. Du côté de Pékin, ça gronde…
Le Royaume-Uni a fini par s'opposer frontalement à Huawei : les opérateurs britanniques ne seront plus en mesure d'acheter des équipements 5G auprès du géant chinois à la fin de l'année. La France a choisi une voie plus longue, mais le résultat final sera le même : à terme, les réseaux 5G français se passeront des équipements de Huawei. La Commission européenne estime que les groupes européens sont en meure de fournir les réseaux dont l'Europe a besoin. « Il est plus important que jamais d'assurer un niveau élevé de sécurité lors du déploiement des réseaux de 5G dans l'UE au vu des besoins croissants en infrastructures numériques de nos économies », a expliqué Thierry Breton, le commissaire au Marché intérieur. Et ce niveau de sécurité est assuré par Nokia et Ericsson.
Soupçon d'espionnage
Sur le marché mondial du déploiement de la 5G, seuls Nokia, Ericsson et Huawei sont capables de fournir l'équipement nécessaire. Mais le groupe chinois est soupçonné d'espionnage par les États-Unis, qui poussent ses alliés à lui barrer la route. Bruxelles a donc emboîté le pas à Washington. « Il s'agit de limiter autant que possible tous les risques, techniques et non techniques », a indiqué l'Allemagne, qui assure la présidence tournante de l'UE. Si l'Union ne s'oppose à aucune entreprise, elle entend cependant éviter la dépendance vis-à-vis de fournisseurs « à risques ».
Représailles chinoises
C'est pourquoi les solutions de Nokia et d'Ericsson pourraient s'imposer dans l'Union européenne. Nokia en particulier devrait en profiter, alors que l'entreprise accuse du retard et est en proie à d'importantes difficultés financières. Mais Pékin n'a pas l'intention de laisser faire sans réagir. Des représailles pourraient être envisagées contre l'UE si le champion chinois est dans l'incapacité de participer aux appels d'offres. Un nouveau front dans la guerre commerciale s'ouvre donc entre la Chine et l'Europe.