La 5G arrive à grand bruit et avec bon nombre de détracteurs. Parce que oui, le développement de la 5G et son utilisation vont, entre autres avantages et inconvénients, faire grimper l'empreinte carbone de façon exponentielle.
Car malgré ce qu'affirment les opérateurs, le HCC estime que l'impact carbone numérique liée au déploiement de la 5G pourrait représenter entre 2,7 millions de tonnes (Mt) et 6,7 Mt d'équivalent CO2 en 2030. Elle est évaluée aujourd'hui à 15Mt d'équivalent CO2 en 2020, c'est-à-dire 2% de l'empreinte carbone totale en France.
Le coût environnemental risque donc d'être, selon les experts, très élevé. Ceci est notamment dû à la consommation énergétique du réseau en lui-même qui va dramatiquement augmenter, mais également à l'évolution et la fabrication de nouveaux équipements techniques comme les infrastructures du réseau mais aussi les smartphones. Car, les utilisateurs vont devoir changer leurs téléphones mobiles pour en acquérir de nouveaux, adaptés à la 5G. Il va donc être nécessaire d'en fabriquer de nouveaux, augmentant ainsi considérablement la consommation de ressources rares.
Alors bien sûr on ne peut refuser, rejeter les avancées technologiques, nécessaires à l'évolution de notre société. Mais on ne peut pas non plus accepter l'impact de ces évolutions sur notre climat. Or, le réchauffement de la planète s'accélère dangereusement. Quand on sait qu'aujourd'hui un Français génère à lui seul l'équivalent de 7 Mt de CO2 par an, cela signifie que pour respecter les objectifs fixés par l'Accord de Paris (c'est-à-dire ne pas dépasser un réchauffement de +2°C), il faut limiter significativement son empreinte à 2 Mt de CO2 par an maximum.
Il faut donc à la fois diminuer notre empreinte et trouver des « compensations » à ces émissions de gaz à effet de serre, véritable bombe à retardement du réchauffement climatique. Cela signifie de mettre en place des actions qui apportent un bénéfice environnemental, que chaque personne, chaque entreprise « compense » ses émissions de CO2 par des actions bénéfiques. Par exemple, rallonger la vie de notre matériel informatique/électronique (piles, batteries, accumulateurs, puces électroniques…) et en changer le moins possible (les garder au minimum 4 ans). Privilégier l'achat de produits recyclés ou reconditionnés plutôt que du neuf, réparer au lieu de jeter, mettre en veille ses appareils mais aussi les éteindre lorsqu'on ne les utilise pas ou encore vider sa boîte mail… Tous ces gestes sont déjà un bon début et impératifs.
Mais tout ça n'est pas suffisant. C'est un premier pas et le minimum que l'on puisse faire pour préserver notre planète. Mais il faut également agir largement et s'associer à des programmes d'envergure. De gros mastodontes industriels se sont déjà lancés dans la course à la reforestation en finançant par exemple, des programmes de plantation d'arbres et de reforestation. Un moyen efficace d'absorber une partie des gaz à effet de serre. Alors planter des arbres oui, mais ils ne doivent être plantés n'importe où mais à des endroits stratégiques, bien précis et de façon pérenne.
Même si la forêt reste un outil important de régulation climatique, le reboisement à lui seul ne permet pas pour autant de se dédouaner de toute responsabilité face à des actions émettrices de carbone. Il doit nécessairement être accompagné par ailleurs de comportements plus vertueux, par une diminution significative en amont de la quantité de CO2 utilisée par les économies et par le financement de la transition énergétique. Nous sommes tous acteurs et responsables de notre avenir, à nous de nous investir et de nous donner les moyens d'accueillir dignement de nouvelles avancées tout en préservant la planète.