Face à la contestation persistante des jeunes dans la rue à cause de la loi Travail, le Premier ministre, Manuel Valls, a présenté, ce lundi 11 avril, onze mesures pour aider les jeunes à accéder à un diplôme, à trouver un emploi et à améliorer leur accès au logement et à la santé.
Pour les jeunes défavorisés
Entre 400 et 500 millions d’euros par an : tel est le budget que le gouvernement souhaite consacrer aux jeunes défavorisés pour les aider à trouver un emploi. Manuel Valls a dévoilé une série de onze annonces pour calmer la colère des jeunes contre la loi Travail, en présence des organisations lycéennes et étudiantes, mais aussi des ministres de l’Education nationale, du Travail et de la Jeunesse.
L'Unef, qui attendait des engagements forts de la part du gouvernement, aura été entendu. Le Premier ministre a, en effet, promis de prolonger les bourses accordées aux jeunes d'origine modeste, après obtention de leur diplôme pour quatre mois maximum, et de taxer les contrats à durée déterminée (CDD), pour favoriser l'embauche en CDI.
Ces mesures sont « une réponse concrète à des revendications des jeunes » et constituent un « cap important », selon le président de l'Unef William Martinet. « Mais tout ça ne lève pas tous les désaccords, notamment sur la loi travail ». Le syndicat a d’ores et déjà fait connaître son intention de maintenir la manifestation du 28 avril, contre la loi Travail.
Réaction des organisations patronales
Quant aux organisations patronales, leur voix n’a pas tardé à se faire entendre. « Au lieu de s’interroger sur les raisons qui poussent les employeurs à embaucher en CDD et de regarder comment les inciter à préférer les CDI, le gouvernement choisit la voie de la sanction financière », a estimé la CGPME qui a menacé de quitter la négociation sur l’assurance-chômage si le gouvernement maintenait son offre.
Un avis partagé par le Medef qui avait fait savoir en mars que la taxation des CDD était une « erreur majeure ».
Le gouvernement envisage, par ailleurs, de donner accès aux jeunes en rupture avec leur famille à la couverture maladie universelle CMU-C. Le coût estimé de cette mesure étant de 15 à 20 millions d'euros pour 30 000 à 50 000 jeunes.