La « grosse vilaine bulle » que Trump, alors candidat à la présidence, avait identifiée à propos des marchés américains est réelle.
Nous vous avons en avons déjà donné 25 preuves dans de récentes chroniques. Nous versons aujourd’hui cinq dernières preuves à notre dossier.
26. Le grand ralentissement de la croissance américaine
Sur une période de 10 ans, la croissance par habitant affiche une longue et effrayante tendance à la baisse, selon un rapport de l’institut Gallup. Cette étude Gallup en collaboration avec le U.S. Council on Competitiveness et publiée en décembre 2016 montre la baisse considérable de « la productivité long terme des Etats-Unis ».
Pour Gallup, il n’y a pas de reprise : « depuis 2007, la croissance du PIB par habitant des États-Unis n’a été que de 1%. » « La Grande crise est peut-être terminée mais l’Amérique tourne dangereusement à vide. » La ligne de croissance réelle du PIB par habitant se fonde sur les données du Bureau of Economic Analysis. Dans le cadre de notre étude des bulles financières déjà gonflées, ce graphique montre que les marchés sont artificiellement élevés alors que la productivité américaine est à la traîne. Or les marchés anticipent des bénéfices futurs et sans gain de productivité, on voit mal comment ils seront obtenus.
27. La chute des bénéfices du S&P 500
Selon les chiffres des entreprises du S&P 500 publiés dans le cadre des rapports du deuxième trimestre, les bénéfices à partir du deuxième trimestre 2015 jusqu’en 2016 ont reculé de 3,2%. Si cette baisse peut sembler minime, selon un rapport de FactSet : « ce deuxième trimestre marque la première fois où l’indice enregistre cinq trimestres consécutifs de baisse des bénéfices d’une année sur l’autre depuis le troisième trimestre 2008 jusqu’au troisième trimestre 2009. »
Cela signifie que les tendances financières d’une année sur l’autre sont revenues au niveau de 2008 — année où les Etats-Unis (et le monde) ont connu le pire choc économique depuis la crise de 1929.
28. Productivité : rien qui se rapproche de la normale
La Federal Reserve Bank of St. Louis a publié un rapport sur le taux d’utilisation de la capacité industrielle totale qu’elle définit ainsi : « Le pourcentage de ressources utilisées par les entreprises et les usines pour produire des biens dans l’industrie, l’exploitation minière, et les services de gaz et d’électricité pour toutes les infrastructures localisées aux Etats-Unis (hors celles dans les territoires américains). » Traduction du langage de la Fed : cela correspond au taux d’utilisation de l’outil de travail. En gros, les usines ronronnent-elles correctement ? Juste avant le krach financier, en novembre 2007, le taux d’utilisation de la capacité industrielle était de 80,9%. Depuis, l’utilisation a ralenti et depuis novembre 2014, il est en déclin. En novembre 2016, la Fed a mesuré que le taux d’utilisation de la capacité était de 74,3%, soit un fort déclin des ressources utilisées.
29. La crise immobilière devient mondiale
Selon la pyramide des besoins de Maslow, avoir un toit est un des éléments essentiels de la motivation humaine. Le FMI a publié un rapport en décembre 2016 qui montre que les prix mondiaux de l’immobilier ont atteint les mêmes niveaux qu’au début de la crise financière mondiale, ce qui est particulièrement inquiétant. Dans une étude menée dans 57 pays, le FMI a mesuré les niveaux de l’indice moyen des prix et en a conclu que, s’il existe des différences selon les pays, une vigilance accrue est nécessaire.
30. Les bilans des banques centrales et une question idiote
Les plus grandes banques centrales au monde ont vu une forte augmentation de leurs bilans, qui atteignaient 21 000 Mds$ en octobre 2016. Cela représente 29% de l’économie mondiale (le double du niveau antérieur au krach financier de 2008).
Selon Bloomberg, « l’accélération de l’expansion des bilans des banques centrales se produit tandis que le débat fait rage de savoir si leur politique d’achats d’actifs et de taux d’intérêt faibles en continu crée des bulles… » Il faut bien comprendre que les banques centrales achètent des actifs, actions ou obligations, et donnent à leurs anciens détenteurs des liquidités qui sont ensuite réinvesties par ces mêmes détenteurs. Cette énorme masse monétaire arrive bien quelque part… Oui, les agissements de ces banques centrales créent d’énormes bulles, comme nous l’avons vu et il faut être aveugle pour refuser de les voir.
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