2016: l’année où il faudra choisir son camp?

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Par Eric Verhaeghe Publié le 30 décembre 2015 à 9h29
France Choix 2016 Situation Crise Decision Population Attaque
@shutter - © Economie Matin
90%90% des Français seraient pour la déchéance de la nationalité pour les terroristes.

Si 2015 a incontestablement constitué un tournant dans le monde, notamment avec l’installation de Daesh en première ligne sur la scène géopolitique, 2016 sera-t-elle pire? L’année qui arrive verra-t-elle, dans l’extrême cristallisation des points de vue et des débats déjà en place, s’instaurer un climat délétère des « pro » et des « anti » sursaut collectif?

2016 sous le signe de la Corse?

L’occupation d’un « quartier » d’Ajaccio où avait eu lieu un guet-apens contre les pompiers par des Corses bien décidés à en découdre a eu le mérite de mettre les pieds dans le plat: face à l’éviction dont les pouvoirs publics sont l’objet dans des quartiers où se concentre des populations d’origine maghrébine, comment réagir?

La doctrine en vigueur sur le continent consiste à compter sur les forces de police ou à déménager. Tout le monde sait en effet que la police est totalement inactive dans ces situations. Lorsque tout cela (entendez: ce merdier) sera passé, il faudra bien éclaircir les raisons de cette impuissance. Provient-elle d’instructions officiellement données par une hiérarchie défaillante qui mériterait de gouter à Pole Emploi pendant quelques mois pour retrouver le sens de l’intérêt général? Provient-elle de démissions généralisées dans la maison Poulaga, des plus gradés jusqu’aux plus petits? Faut-il y voir le produit catastrophique d’instructions politiques données par des ministres plus soucieux de leur réélection que de protéger les citoyens honnêtes?

Les mêmes qui, par leurs instructions lénifiantes, font le malheur des « quartiers » sont souvent les premiers à dénoncer les apartheids qui y existent, faute d’autres solutions que la fuite pour ceux qui y habitent.

2016 et l’ordre dans les quartiers

L’ironie de l’actualité veut que déjà circule une vidéo sur une intervention de la police nationale à Pantin. Les agents sont intervenus contre une bande de racailles et la mère de l’un d’eux s’est interposée pour éviter l’interpellation de son fils. Elle a morflé:

Cette scène de genre qui ne surprend personne dans les quartiers mérite d’être traitée sur le fond. Ceux qui vivent dans les zones difficiles savent que le retour à l’ordre passe forcément par ce genre d’incidents. J’entends d’ici les bobos des beaux quartiers vilipendés les policiers qui dérapent. Toute la question est là: sommes-nous prêts à assumer les dommages collatéraux imposés par la nécessaire protection des citoyens partout sur le territoire, y compris dans les quartiers à forte minorité, voire à majorité maghrébine?

On peut évidemment répondre « non », mais alors il faut arrêter de déplorer l’existence de ghettos.

2016 et la fierté islamiste

Cette question sera d’autant plus cruciale à traiter que, partout, dans nos rues, nous voyons bien une montée de l’affichage religieux. Le port d’un voile de plus en plus ostentatoire est devenu une composante incontournable de notre paysage urbain. Il s’accompagne d’une revendication politique dont l’expression la plus forte est portée par les islamistes qui considèrent que le terrorisme est une voie normale.

On retiendra ici les propos de l’épouse de l’un des kamikazes du Bataclan, identifié de longue date par les services de renseignement, Samy Amimour.

« Tant que vous continuerez à offenser l’islam et les musulmans vous serez des cibles potentielles, et pas seulement les flics et les juifs, mais tout le monde. » Pour elle,« l’équation est simple: Vous tuez, on vous tue. Bientôt, inch’allah, la France et toute la coalition vont savoir c’est quoi la guerre chez elle. »

Certains imaginent encore, en France, que l’esprit bisounours et l’injonction paradoxale bobo (soyez gentils mais protégez-nous) constituent des réponses appropriées à la menace islamo-fasciste. 2016 risque bien de les mettre au pied de leurs contradictions. Comment gèrerons-nous, sans guerre civile, cette revendication politique issue des minorités tant choyées par la gauche au pouvoir?

2016 et le choix de notre identité

La trêve des confiseurs nous donne déjà une idée de ce qui nous attend en 2016. Le débat sur la déchéance de nationalité nous forcera à nous dire entre nous ce qui fait qu’un Français est vraiment français.

Les propos de Manuel Valls en disent déjà long. Dans tous les cas, il nous faudra faire des choix imparfaits et sacrifier avec eux des idées auxquelles nous tenons, faire alliance avec des gens que nous n’aimons pas, pourvu qu’ils défendent le principal à nos yeux.

Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog

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Né en 1968, énarque, Eric Verhaeghe est le fondateur du cabinet d'innovation sociale Parménide. Il tient le blog "Jusqu'ici, tout va bien..." Il est de plus fondateur de Tripalio, le premier site en ligne d'information sociale. Il est également  l'auteur d'ouvrages dont " Jusqu'ici tout va bien ". Il a récemment publié: " Faut-il quitter la France ? "

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