Que souhaiter pour l’année à venir sur le front économique et financier ? Vaste question. Soyez tout d’abord rassurés : 2014 se présente d’ores et déjà sous de bons auspices. Tout d’abord, elle devrait être marquée par une croissance mondiale forte, d’environ 4 %. Et ce notamment grâce aux habituelles locomotives chinoises et américaines. Le PIB de l’Empire du milieu devrait ainsi croître de 8 % et celui de l’Oncle Sam de 3 %.
Grande nouveauté par rapport aux deux dernières années, la zone euro devrait enfin enregistrer une variation positive de sa richesse, ce qui ne s’est donc plus produit depuis 2011. Pour autant, ne rêvons pas, cette croissance ne dépassera pas la barre du 1 %. Il faut dire qu’avec un euro à plus de 1,36 dollar, l’amélioration conjoncturelle du second semestre 2013 et les perspectives relativement favorables pour 2014 sont déjà en danger.
Dans ce cadre, la crise de la dette publique pourrait revenir un peu partout en Europe et en particulier en France, qui reste le seul pays de la zone euro à refuser de moderniser son économie. En effet, alors que tous ses voisins, y compris ceux du sud, ont réussi à réduire le poids des dépenses publiques dans leur PIB et à contenir leur pression fiscale, tout en fluidifiant leur marché du travail, l’Hexagone continue d’être guidé par le dogmatisme et nie les évidences. Jusqu’à présent, les marchés obligataires n’ont pas trop pris ombrage de cette stratégie suicidaire. Mais 2014 pourrait bien être marquée par une nette remontée des taux d’intérêt des obligations d’Etat un peu partout dans le monde développé et surtout en France. Un cercle pernicieux « désinvestissement-récession-chômage » pourrait alors se mettre en place, plongeant l’Hexagone dans une crise sociétale sans précédent.
La question est donc de savoir si les dirigeants du pays auront alors le courage de faire un virage à 180 degrés et de mener enfin les réformes structurelles qui s’imposent depuis vingt ans et qui n’ont toujours pas été mises en place. Si tel est le cas, la France pourra sortir de la crise, permettant également à la zone euro de retrouver le chemin de la crédibilité et de la croissance. C’est là le principal vœu que je forme pour 2014 : que le « quitte ou double » qui va se jouer devant nos yeux trouve une issue favorable…