L’ONG Foodwatch relance l’offensive contre deux géants de l’eau en bouteille, Nestlé et Alma. Alors que Nestlé pensait avoir éteint les poursuites judiciaires grâce à un accord, deux nouvelles plaintes viennent chambouler la donne.
Cette ONG dépose deux nouvelles plaintes contre Nestlé !
Nestlé et Alma accusés de fraude sanitaire
Foodwatch ne lâche pas prise. Après avoir déjà déposé une première plainte en mars 2024, l'ONG s'apprête à renouveler son offensive contre Nestlé et Alma. Ces deux nouvelles plaintes, déposées le 25 septembre 2024, concernent le traitement illégal des eaux en bouteille. Selon une enquête conjointe de Radio France et du journal Le Monde dévoilée en janvier 2024, près de 30 % des marques d'eau en bouteille seraient concernées par des procédés de purification interdits. Parmi ces marques, on retrouve des noms bien connus comme Vittel, Hépar ou encore la célèbre Cristaline, produite par le groupe Alma. Ce scandale éclate alors même que Nestlé venait de signer un accord judiciaire (CJIP) pour éviter un procès, en payant une amende de 2 millions d’euros.
Les révélations ne s’arrêtent pas à la seule responsabilité des industriels. En effet, selon Foodwatch, l’État était informé depuis 2021 de ces pratiques frauduleuses, mais n'a rien fait pour les empêcher. Lors d'une réunion confidentielle à Bercy, Nestlé aurait informé le gouvernement de l'utilisation de micro-filtres interdits pour purifier ses eaux minérales. Malgré cela, le gouvernement a autorisé Nestlé à poursuivre ses activités, contre l’avis de l’Agence de sécurité sanitaire.
Des pratiques généralisées et dissimulées depuis des années
Ce scandale n'est pas une affaire isolée. Des rapports d’enquêtes révèlent que ces pratiques illégales seraient monnaie courante chez Nestlé et Alma depuis plus d'une quinzaine d’années. En effet, le groupe aurait utilisé des systèmes de purification non autorisés, tels que des lampes UV et du charbon actif, pour "garantir la sécurité alimentaire" de ses eaux, en particulier dans les Vosges. Ces procédés concernent Vittel, Contrex et Hépar. Les bénéfices générés par ces pratiques sont estimés à plusieurs milliards d’euros, un chiffre que Nestlé conteste évidemment.
Face à ces nouvelles révélations, Foodwatch se montre déterminée à obtenir justice. L’ONG a refusé l’argent proposé par Nestlé dans le cadre de l’accord judiciaire, préférant poursuivre la bataille pour la transparence et la responsabilité des industriels et de l’État. Foodwatch demande désormais la désignation rapide d’un juge d’instruction pour faire toute la lumière sur cette affaire et garantir que de telles pratiques ne se reproduisent plus.