La myopie progresse à une vitesse alarmante en France et dans le monde. Autrefois considérée comme un simple trouble visuel facilement corrigible, elle est aujourd’hui reconnue comme un enjeu majeur de santé publique. Les dernières études sont formelles : notre mode de vie moderne, marqué par une surexposition aux écrans et une diminution du temps passé en extérieur, constitue un facteur déclenchant et aggravant.
Myopie : l’urgence d’agir face à une épidémie silencieuse
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Published on 22 mars 2025 9h00
100%Passer plus de quatre heures par jour devant un écran pourrait augmenter le risque de développer une myopie de près de 100 %.
En tant que spécialiste de la vision, il est urgent d'alerter sur les risques liés à cette pathologie et sur les mesures à prendre pour en limiter la progression.
Une explosion des cas de myopie
Selon certaines études récentes, passer plus de quatre heures par jour devant un écran pourrait augmenter le risque de développer une myopie de près de 100 %. En France, un enfant sur quatre est aujourd’hui myope, et cette proportion pourrait atteindre 50 % d’ici 2050 si aucune mesure préventive n'est mise en place. La myopie n’est pas anodine : si elle reste modérée chez certains, elle peut évoluer vers des formes sévères, augmentant alors le risque de complications graves comme le décollement de rétine, le glaucome ou encore la dégénérescence maculaire myopique.
Un mode de vie en cause
L’une des principales causes de cette augmentation réside dans la modification de nos habitudes de vie. Les enfants et adolescents passent de plus en plus de temps sur leurs écrans, téléphones, tablettes, ordinateurs, et de moins en moins de temps à l’extérieur. Or, la lumière naturelle joue un rôle essentiel dans le développement visuel : elle favorise la production de dopamine dans la rétine, un neurotransmetteur qui ralentit l’allongement du globe oculaire, principal mécanisme de la myopie.
Quelles solutions ?
Face à cette situation, plusieurs actions doivent être mises en place pour enrayer cette progression fulgurante :
Sensibiliser le public : Les parents, enseignants et professionnels de santé doivent être informés des risques liés à l’usage excessif des écrans et de l’importance des activités en plein air.
Encourager l’exposition à la lumière naturelle : Passer au moins deux heures par jour à l’extérieur peut réduire significativement le risque de développement de la myopie chez les jeunes enfants.
Adapter les pratiques scolaires : Réduire le temps d’écran à l’école et introduire des pauses visuelles pour limiter la fatigue oculaire.
Favoriser le diagnostic précoce : Un suivi ophtalmologique régulier dès le plus jeune âge permet de détecter la myopie et d’adapter les solutions correctrices.
Encourager les nouvelles solutions thérapeutiques : Des traitements comme l’orthokératologie (lentilles de nuit), les verres de freination de la myopie et les collyres à base d’atropine à faible dose offrent aujourd’hui des solutions prometteuses pour ralentir l’évolution de la myopie.
Explorer les alternatives chirurgicales : Pour les patients dont la myopie est stabilisée, plusieurs options de chirurgie réfractive permettent une correction efficace et durable. Parmi elles, le SMILE, le LASIK, le TransPKR et les implants myopiques offrent des solutions adaptées à chaque profil de patient.
Un enjeu majeur pour l’avenir
Si rien n'est fait, nous risquons de voir apparaître une génération où la myopie deviendrait la norme, avec des conséquences potentiellement invalidantes pour de nombreux individus. La prévention et la prise de conscience sont les clés pour inverser cette tendance. Il est temps d’agir, collectivement, pour protéger la vision des générations futures.