Fin des voitures thermiques en 2035 : l’UE ne lâche rien

Le 4 novembre 2024, Apostolos Tzitzikostas, candidat désigné au poste de commissaire aux Transports et au Tourisme durable et membre du Parti populaire européen (PPE), a été auditionné par la commission des Transports et du Tourisme du Parlement européen. Malgré une vague croissante d’inquiétudes de la part des constructeurs automobiles, des entreprises et des consommateurs, l’Union européenne reste inflexible quant à l’interdiction des véhicules à moteur thermique en 2035.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 7 novembre 2024 à 16h00
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Fin des voitures thermiques en 2035 : l’UE ne lâche rien - © Economie Matin
60%Les entreprises représentent 60 % des nouvelles immatriculations européennes.

Toujours le même leitmotiv 

« Nous avons des règles et des objectifs précis auxquels nous voulons et devons nous tenir. Autrement, le message que l'Union européenne enverra ne sera pas un message de stabilité et de confiance », a déclaré Apostolos Tzitzikostas, membre du PPE, parti d'Ursula von der Leyen, et candidat désigné pour être le prochain Commissaire aux Transports et au Tourisme au Parlement européen. Une position qui risque bien de déplaire aux constructeurs automobiles européens, qui seront, comme les entreprises, sanctionnés à partir de 2025 s'ils ne respectent pas les objectifs imposés par l'exécutif européen.

La décision de l’UE suscite aussi de vives préoccupations au sein des 27 pays membres, notamment en Italie, où le ministre de l’Entreprise, Adolfo Urso a demandé une clause de révision anticipée en 2025 afin d’évaluer l'impact de l’interdiction de ventes des véhicules thermiques en 2035, et d'ajuster les mesures si nécessaire. Une demande qui est restée lettre morte. Lors de son audition, Apostolos Tzitzikostas a confirmé qu'il maintiendrait le cap, arguant que « le transport est le seul secteur dont les émissions continuent de croître par rapport à 1990. » Le leitmotiv de l'exécutif européen reste donc le même : « les constructeurs et les industries (et les consommateurs) doivent s’adapter ».

Priorité au développement du transport ferroviaire

La transition, bien qu'elle soit un levier pour réduire les émissions de CO2 du Vieux continent, se heurte à la réalité  : des coûts colossaux pour les entreprises - qui représentent à elles seules 60 % des nouvelles immatriculations européennes - et des subventions insuffisantes pour soutenir les ménages. Balayant d'un revers les inquiétudes de l'industrie automobile, des entreprises, et des consommateurs, Apostolos Tzitzikostas estime qu'il est impératif d'« encourager l'utilisation de voitures zéro émission et plus propres », malgré un marché à la peine, et leurs prix plus élevés. Candidat pour le poste de Commissaire aux Transports et au Tourisme du Parlement européen, Apostolos Tzitzikostas n'a pas manqué de souligner l’importance d'investir dans les infrastructures pour soutenir la transition de l'Union européenne.

La priorité est donnée aux transports ferroviaires : « le chemin de fer est crucial pour le RTE-T et constitue un des modes de transport les plus écologiques disponibles », a ainsi appuyé Apostolos Tzitzikostas lors de son audition. L'objectif est que le réseau transeuropéen de transport (RTE-T), qui s’étend sur 243 000 kilomètres, relie les grandes capitales et métropoles européennes via des trains à grande vitesse et des lignes de fret modernisées. Le candidat a ainsi montré patte blanche devant la commission, qui a été plus que séduite. Apostolos Tzitzikostas a été élu nouveau Commissaire aux Transports et au Tourisme le lendemain de son audition, soit le 5 novembre 2024..

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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