Les initiatives gouvernementales françaises et européennes se multiplient pour atteindre l’objectif de neutralité carbone que l’Union Européenne s’est fixé pour 2050. Et un des pans majeurs de cette stratégie repose sur la démocratisation de la mobilité électrique. Ces avancées sont particulièrement bienvenues, étant donné que de nombreux acteurs du secteur ne disposent pas encore des ressources nécessaires pour mettre en place des solutions pérennes et fonctionnelles.
La mobilité électrique : essentielle pour un avenir durable
Côté accessibilité, tous les utilisateurs ne peuvent pas non plus tirer pleinement parti des avantages des véhicules électriques. Bien que cette prise de conscience ait commencé à se concrétiser ces dernières années par le biais de mesures sociales, politiques et économiques, il reste encore du chemin à parcourir.
Pour que les Français passent à l’électrique, il est d’abord nécessaire de casser les idées reçues qui rendent ces voitures peu attractives : coût exorbitant, temps de recharge trop long, bornes de recharge trop peu présentes ou fonctionnelles, etc. En outre, la plupart des personnes qui martèlent ces critiques sont en effet celles qui n’ont pas testé ce type de véhicule et se contentent de citer les propos des détracteurs de cette nouvelle industrie. Il est donc essentiel que tous les acteurs du secteur travaillent de concert pour favoriser la compréhension et l'accessibilité de la mobilité électrique.
Nous le savons, les véhicules thermiques sont des contributeurs majeurs à la pollution locale, en particulier dans les zones où le trafic routier est le plus dense. Un aspect bien pris en compte en France tout comme dans d’autres pays européens tels que la Belgique, l’Allemagne, le Portugal, l’Espagne ou encore les Pays-Bas, où les zones à faible émission (ZEF) ne cessent de s'étendre. La dégradation de l’air causée par ces véhicules est donc bien considérée comme un enjeu majeur de santé publique, pour autant ces initiatives ne sont pas toujours suivies par des campagnes et des sanctions de la part des pouvoirs en place, qui permettraient pourtant de faire respecter ces mesures. En outre, en mars dernier, la Commission européenne a prolongé l’autorisation d’utilisation des véhicules thermiques après 2035 s’ils sont alimentés par des carburants de synthèse qui ne sont pas produits à partir de pétrole et qui ne rejettent pas de CO2 dans l’air. Cette mesure ne va pas inciter les Français à acheter un véhicule électrique !
Pourtant, comme dévoilé par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) lors du dernier Mondial de l’Automobile à Paris, sur l’ensemble de sa durée de vie, une voiture électrique roulant en France a un impact carbone 2 à 3 fois inférieur à celui d’un modèle similaire thermique, à condition que sa batterie soit de capacité raisonnable (< 60 kWh). Nous savons également que la pollution générée par la fabrication de ces batteries peut être amortie par les méthodes de recyclage actuelles, de plus vouées à se développer. À cela s’ajoute une réduction de la pollution sonore, autant de facteurs qui contribuent à la protection de l’environnement aussi bien qu’à la qualité de vie globale.
Parallèlement, le gouvernement français travaille sur l’accessibilité aux modèles électriques et hybrides. En plus du leasing social de voiture électrique à 100 euros par mois afin d’en faire une option viable pour un plus large public (bien que celui-ci ait été arrêté prématurément car victime de son succès), un nouveau bonus écologique est arrivé. Celui-ci attribue désormais un score à chaque modèle vendu en France. Déterminé par l’ADEME, ce score est plus exhaustif car il prend en compte non pas les émissions de CO2 de la voiture uniquement lors de son utilisation mais sur l’ensemble de son cycle de vie, depuis sa production jusqu’à sa fin de vie. Une bonne nouvelle qui devrait inciter les constructeurs à développer des modèles qui soient aussi durables que possible. Cela devrait également accélérer la création de sociétés spécialisées en recyclage des batteries, ce qui réduirait le besoin de s'approvisionner en matériaux exportés et favoriserait à terme l’autonomie du pays.
La mobilité électrique peut ainsi stimuler l’économie, aussi bien collective qu’individuelle, en suscitant la création de nouveaux services mais aussi en étant source d’emploi. Outre les acteurs du recyclage précédemment évoqués, on voit également émerger des services d’assistances techniques spécifiques. On peut aisément imaginer que tous les services existants pour les véhicules thermiques seront à terme disponibles de manière adaptée pour les véhicules électriques. Tout comme un autre frein à leur acquisition qui viendra à disparaître : au vu de leur récente mise sur le marché, il n’existe pas encore de parc d'occasions pour les véhicules électriques.
Ces services et la technologie qui les accompagne ne peuvent qu’évoluer, les véhicules électriques sont voués à gagner en autonomie et des discussions autour du roaming émergent. Sur ce dernier point, une collaboration entre les différents opérateurs de bornes pour créer un seul réseau d'itinérance interconnecté comme il existe déjà au Portugal faciliterait en effet grandement les procédés de recharge.
Entre l’amélioration de la qualité de vie, l’utilisation facilitée par la technologie et les nombreuses offres visant à simplifier leur recharge, les bénéfices des véhicules électriques et hybrides ne sont plus à démontrer. Ce n’est pas un hasard si cet été encore, le nombre de personnes se tournant vers ces modèles pour se déplacer lors de leurs vacances a considérablement augmenté. L’objectif des 100 000 bornes disponibles en France a été dépassé, mais reste les défis qui persistent aujourd’hui et peuvent être surmontés par un effort combiné de l’industrie, des politiques et des citoyens.