Meta (Facebook) et données personnelles : troisième amende en trois mois

Le RGPD (Règlement général sur la protection des données) est une véritable épine dans le pieds de Meta, maison-mère de Facebook. Puisque le groupe essaye par tous les moyens de ne pas le respecter, les données étant le fondement de son business, il est régulièrement accusé de ce faire. Et le ton semble se durcir entre l’Union européenne et le groupe américain…

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 5 janvier 2023 à 9h52
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Meta (Facebook) et données personnelles : troisième amende en trois mois - © Economie Matin
52%Le bénéfice net de MEta a chuté de 52% sur un an au troisième trimestre 2022.

Jamais 2 sans 3 : une nouvelle amende pour Meta

Si Meta, par le biais de ses services Facebook ou encore WhatsApp, aime tellement les données, c’est qu’elles lui permettent de gagner de l’argent. Les services du groupe sont en effet gratuits. Et c’est là qu’intervient la maxime qui vaut sur Internet : « si c’est gratuit, c’est vous le produit ». Vous, ou plutôt vos données personnelles, collectées en long, en large et en travers et revendues ou utilisées pour de la publicité ciblée.

Le RGPD est là pour limiter ce qu’ont le droit de faire les entreprises : si elles peuvent collecter les données, elles doivent avoir l’accord explicite de leur propriétaire. Sauf que celui-ci va être réticent à ce faire, et ce de plus en plus.

Régulièrement, donc, des entreprises sont sanctionnées. Et Meta est une habituée de ces sanctions. Le 4 janvier 2023, le groupe a reçu sa troisième amende en trois mois au sujet des données. Une en septembre 2022, une en novembre 2022 et une début janvier 2023. Et ce n’est peut-être pas terminé.

Facebook obligeait les utilisateurs à accepter… les publicités ciblées

L’amende de septembre 2022 portait sur les données des mineurs, que Meta traitait de manière non-conforme. L’amende de novembre 2022 sur la protection elle-même des données. Celle de janvier 2023 sur… l’obligation pour les utilisateurs de Meta d’accepter les publicités ciblées. Et par là même le traitement des données. Mais c’est, de fait, contraire au RGPD qui demande un accord explicite.

L’équivalent de la CNIL en Irlande, où se trouve le siège social de Meta, a donc notifié au groupe l’amende de 390 millions d’euros. Elle s’ajoute aux deux autres, de 405 et 265 millions d’euros, ce qui porte le total à plus d’un milliard d’euros d’amendes en trois mois. Pour l’instant.

Car, dans le détail, les 390 millions ne sont que les amendes pour les réseaux sociaux Facebook et Instagram. WhatsApp aussi, est ciblée, pour les même raisons : une nouvelle amende devrait donc tomber dès la semaine du 9 janvier 2023.

Sans surprise, Meta annonce faire appel, et espère retourner la situation en sa faveur sur certains points. Ou, tout du moins, payer un peu moins d’argent et réussir à utiliser les données qui lui sont fondamentales. Mais en tout cas, l’année 2023 commence mal pour Meta, après une année 2022 décevante sur le front des résultats et le licenciement de plus de 10.000 personnes.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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