Mercosur : Michel Barnier refuse l’accord en l’état

La France va-t-elle aller au bras de fer avec l’Europe concernant l’accord sur le Mercosur ? En tout cas, Michel Barnier montre les muscles. Lors d’une visite à Bruxelles, le Premier Ministre indique qu’il ne signera pas ce traité en l’état. Les agriculteurs sont inquiets de son entrée en vigueur.

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Par Cédric Bonnefoy Publié le 14 novembre 2024 à 14h00

Michel Barnier ne veut pas de l’accord sur le Mercosur

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur continue de susciter de nombreuses controverses. Le Premier ministre, Michel Barnier, suite à une rencontre avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, réaffirme la position de la France : l’accord, tel qu’il est actuellement formulé, reste inacceptable.

Cette position de fermeté s’inscrit dans un contexte de pression intense de la part des agriculteurs français, particulièrement sensibles aux effets d’un tel traité sur leur secteur. En effet, le Mercosur, composé du Brésil, de l’Argentine, du Paraguay, de l’Uruguay et de la Bolivie, pourrait devenir un puissant concurrent pour les éleveurs et producteurs français en facilitant l'entrée de produits agricoles sud-américains sur le marché européen. Ces produits ne respectent pas les normes en vigueur.

L'Union européenne, quant à elle, reste pressée de conclure cet accord avant janvier 2025. Pourtant, pour Michel Barnier, il est essentiel de ne pas « passer outre la position d’un pays comme la France ». Cette déclaration vise à rappeler à la Commission européenne l'importance de prendre en compte les préoccupations françaises, qui reflètent également celles de nombreux autres États membres de l'UE, surtout concernant les enjeux agricoles et écologiques.

Un traité contesté : enjeux environnementaux et économiques

L'accord UE-Mercosur comporte des clauses qui inquiètent particulièrement les défenseurs de l'environnement et les agriculteurs. Selon Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, « ce traité n’est pas acceptable, tant pour des raisons écologiques que pour la concurrence déloyale qu’il induit ». En effet, les pratiques agricoles de certains pays du Mercosur sont perçues comme étant en décalage avec les normes environnementales de l’UE.

De plus, l’ouverture accrue des frontières aux produits sud-américains pourrait conduire à une augmentation de la concurrence jugée « déloyale » par les agriculteurs français. La France insiste ainsi pour qu’un équilibre soit trouvé, permettant de protéger ses éleveurs face à des produits étrangers souvent produits à moindre coût et soumis à des réglementations moins strictes. Le contexte autour de cet accord est explosif. Les agriculteurs vont reprendre les mobilisations dès la semaine prochaine. Le gouvernement n’a pas encore réglé la question agricole, loin de là.

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Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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