Médicaments : la vente de Biogaran hors d’Europe exclue par Attal

Le Premier ministre, Gabriel Attal, remet une couche concernant la potentielle vente de Biogaran hors d’Europe. Il s’oppose à ce projet au nom de l’intérêt stratégique pour le pays de bénéficier d’une production de médicaments sur son sol.

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Par Cédric Bonnefoy Publié le 30 mai 2024 à 16h00
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350 millionsFace aux risques sur la production de médicaments, Gabriel Attal exclut une vente de Biogaran à des acheteurs non-européens.

Une potentielle fuite de la production de médicaments

Le Premier ministre, Gabriel Attal, annonce devant l'Assemblée nationale que le gouvernement est prêt à bloquer la vente de Biogaran à un repreneur non-européen. Cette déclaration intervient alors que deux groupes indiens, Torrent Pharmaceuticals et Aurobindo Pharma, se sont positionnés pour racheter cette filiale du groupe Servier, leader français des médicaments génériques. Biogaran représente une part importante du marché français des génériques. Il pèse près d'un tiers des ventes et environ 8 500 emplois.

Gabriel Attal souligne l'importance de maintenir ce fleuron français sous contrôle national ou européen pour garantir l'accès aux médicaments et préserver les emplois. Il rappelle que si Servier décide de vendre malgré les réticences du gouvernement, la procédure de contrôle des investissements étrangers pourrait être activée pour protéger la souveraineté sanitaire de la France.

Vigilance et conditions strictes pour les repreneurs

Le Premier ministre promet une vigilance exceptionnelle et des conditions drastiques pour tout repreneur non-européen. Il martèle que l'Europe doit être le vecteur de la souveraineté française en matière de santé, insistant sur le fait que des mesures strictes seront imposées à tout acheteur situé hors du Vieux-Continent. Ces déclarations font écho à celles du ministre délégué à l'Industrie, Roland Lescure. Ce dernier avait déjà évoqué la possibilité d'activer la procédure de contrôle des investissements étrangers pour protéger les intérêts nationaux.

Biogaran, bien que ne possédant pas d'usines propres, produit annuellement 350 millions de boîtes de médicaments génériques, principalement en France et en Europe. Le risque d'un transfert de production hors du continent en cas de rachat par un industriel indien renforce les inquiétudes du gouvernement. D'autres repreneurs potentiels, comme le Britannique BC Partners et le Français Benta Lyon, sont également évoqués. Pour le moment, la vente n'a pas été officiellement confirmée par Servier.

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Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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