Face à une dépendance excessive aux importations, la France accélère la relocalisation de sa production pharmaceutique. Sept projets de médicaments bénéficient désormais du soutien de l’État. Le gouvernement français a dévoilé son planvisant à relocaliser la production de sept médicaments essentiels. Inscrit dans le cadre du programme France 2030, cet effort s’articule autour d’une volonté accrue de souveraineté sanitaire et économique. Alors que la pandémie de Covid-19 a révélé les faiblesses structurelles de la chaîne d’approvisionnement pharmaceutique, cette décision marque une étape décisive.
Souveraineté sanitaire : la France investit pour relocaliser sept médicaments
Un contexte critique : pourquoi relocaliser ?
La pandémie de Covid-19 a mis en lumière la forte dépendance de la France à l’égard de l’Asie pour l’approvisionnement en médicaments et principes actifs. Cette situation a engendré des pénuries critiques, notamment pour des traitements courants.
Les enjeux de la souveraineté sanitaire :
- Réduire la dépendance : Actuellement, près de 80 % des principes actifs nécessaires à la fabrication des médicaments sont importés d’Asie.
- Sécuriser les approvisionnements : Les tensions géopolitiques et la fragilité des chaînes logistiques globales rendent cette dépendance risquée.
- Renforcer la résilience nationale : En produisant localement, la France garantit l’accès à des médicaments stratégiques en temps de crise.
Les sept projets stratégiques soutenus par l’État
Le gouvernement, par l’intermédiaire du programme France 2030, soutient sept projets industriels pour relocaliser des médicaments identifiés comme essentiels. Ces projets incluent des molécules largement utilisées en médecine générale et hospitalière.
Exemples de médicaments concernés :
- Morphine : Utilisée dans les traitements antidouleur, sa production sera relancée à l’usine Euroapi à Vertolaye (Puy-de-Dôme).
- Antibiotiques : La France vise à réduire sa dépendance à l’importation pour ces traitements cruciaux.
- Insuline et traitements chroniques : Ces médicaments, vitaux pour de nombreuses pathologies, sont aussi au cœur de la relocalisation.
Les projets sont soutenus financièrement par l’État, qui a déjà injecté 20 millions d’euros dans les premières phases.
Calendrier et moyens : une montée en puissance prévue d’ici 2030
Quand seront-ils disponibles ?
Les investissements annoncés doivent permettre une mise en production progressive dès 2026, avec une montée en puissance prévue jusqu’en 2030. La stratégie repose sur des partenariats entre le public et le privé, mobilisant les grands industriels et les PME locales.
Financements et investissements :
- Le programme France 2030, doté d’un budget global de 54 milliards d’euros, consacre une part significative à la souveraineté sanitaire.
- Euroapi, par exemple, bénéficiera de 70 millions d’euros (dont une partie financée par l’État) pour moderniser ses infrastructures de production.
Un levier économique et social
Impact sur l’industrie pharmaceutique française :
Relocaliser la production ne se limite pas à l’enjeu sanitaire. Cette initiative ambitionne également de :
- Créer des emplois : La réindustrialisation des régions rurales comme le Puy-de-Dôme soutiendra l’économie locale.
- Renforcer l’innovation : Les entreprises bénéficieront de technologies de pointe pour produire à coût compétitif.
- Dynamiser l’économie : Réduire les importations améliore la balance commerciale et limite les coûts logistiques.
Malgré ces ambitions, certains obstacles demeurent comme le coût élevé de la production locale. En effet, les entreprises devront faire face à des coûts plus importants par rapport à leurs concurrents asiatiques. En outre, il faudra adapter les infrastructures en modernisant les sites de production nécessite des délais importants.