Les dirigeants des grandes entreprises pharmaceutiques françaises demandent une hausse des prix pour les médicaments essentiels, en dehors du financement de la Sécurité sociale. Ils plaident pour la création d’un fonds de souveraineté afin de garantir la production en France et éviter les pénuries, tout en appelant à un moratoire sur les baisses de prix.
Médicaments essentiels : bientôt bien plus chers ?
Médicaments essentiels : les hausses de prix sont rarement autorisées
Les leaders de l’industrie pharmaceutique française, regroupés au sein du collectif G5 Santé, qui inclut Guerbet, Ipsen, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier, Théa et bioMérieux, ont lancé un appel en faveur d’une revalorisation des prix des médicaments. Ils recommandent d’appliquer une disposition légale qui existe déjà depuis la loi de financement de la Sécurité sociale de 2022, qui permet une révision annuelle des prix pour les médicaments essentiels.
Cette loi permet en effet à un organisme interministériel de mener chaque année une concertation avec les laboratoires qui produisent des médicaments essentiels, principalement pour obtenir des baisses de prix. Cela, afin de limiter les dépenses de la Sécurité sociale bien sûr. Or, les acteurs de l’industrie pharmaceutique souhaitent que les révisions de prix se fassent, au contraire, à la hausse. Les laboratoires pharmaceutiques rappellent qu’une disposition existe dans cette même loi qui permet des révisions de prix à la hausse si les médicaments sont produits sur le sol français. Pour obtenir des révisions de prix, les laboratoires doivent justifier de coûts de production élevés. Mais les dossiers sont fréquemment rejetés ou ne donnent lieu qu’à de faibles revalorisations.
Augmenter les prix pour éviter les pénuries de médicaments
De plus, le collectif G5 Santé souhaite que les hausses de prix puissent s’appliquer aux nouveaux médicaments également, et pas uniquement à ceux déjà présents longtemps sur le marché. Pour cela, le collectif appelle à la création d’une enveloppe budgétaire spécifique pour 2025 sous forme d’un fonds de souveraineté, destiné à soutenir la production nationale.
Cela permettrait, selon eux, de garantir la compétitivité des entreprises françaises tout en répondant aux enjeux de sécurité sanitaire (en d’autres mots, éviter les pénuries de médicaments). Dans cette perspective, ils insistent sur la nécessité de favoriser les sites de production locaux.