Marchés: le retour de Donald Trump fait ressurgir le spectre de pressions inflationnistes

Le mois d’octobre aura été marqué par des contreperformances des principales classes d’actifs. Ainsi, sur les indices actions, l’Eurostoxx 50 et le S&P500 se sont repliés de respectivement 3,30 et 0,92%, tandis que sur l’obligataire les indices Bloomberg Barclays Euro Aggregate et Global (couvert en euro) ont cédé 0,75 et 1,54%.

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Par Geoffroy Landoeuer Publié le 27 novembre 2024 à 5h00
démocratie, Donald Trump, élection, USA
Marchés: le retour de Donald Trump fait ressurgir le spectre de pressions inflationnistes - © Economie Matin
3,25%La BCE a diminué son taux de dépôt à 3,25%

A contrario, l’indice de volatilité Vix, régulièrement qualifié d’indice de la peur, s’est inscrit en hausse de 38% à 23, un niveau cependant encore raisonnable, quand l’or, actif refuge par excellence, a touché un nouveau plus haut historique à 2 790 $ l’once.

Les marchés, ou plus précisément les investisseurs qui les composent, dans leur myopie habituelle, se sont rappelés que l’élection américaine se tenait en novembre. L’enchaînement des sondages donnant Donald Trump gagnant avec de plus en plus d’avance (jusqu’à un très annonciateur 312 vs 226 le 28 octobre) ont fini par éluder les autres considérations. Perspective de dépenses publiques à 10000 Mds$ sur 10 ans, interrogations sur l’indépendance de la Fed, retour de la guerre commerciale: autant de sujets de préoccupations inflationnistes qui ont occulté tout le reste.

Dans le même temps, l’économie américaine a de nouveau affiché une santé insolente (créations d’emplois, ISM des services, niveau du PIB…) avec en contrepartie une hausse des prix dont le rythme de décélération se tasse. De ce côté de l’Atlantique, l’Allemagne et la France ont pour leur part continué à pénaliser l’économie européenne, alors que l’inflation poursuivait sa normalisation.

La BCE et la banque centrale chinoise en phase sur la baisse des taux

En conséquence, la BCE, toujours «data-dependent», a ajusté son scénario et finalement de nouveau diminué de 25 points de base son taux de dépôt à 3,25%. Certains membres comme Geoffroy Villeroy de Galhau n’ont d’ailleurs pas hésité à évoquer le risque du retour de la désinflation et le danger d’être en retard sur le cycle de baisse des taux, ou «behind the curve».

En Chine, pays toujours en voie de japonisation (longue crise immobilière, population vieillissante, inflation proche de zéro…), la banque centrale (PBoC) a elle aussi baissé ses taux directeurs et face à un marché américain probablement plus difficile d’accès, l’Empire du Milieu tentera certainement d’inonder encore un peu plus l’Europe de ses produits, alimentant comme les décennies précédentes des forces déflationnistes.

Signalons pour finir la réponse militaire des Israéliens contre l’Iran, avec des craintes de frappes sur les installations pétrolières - ou nucléaires - qui ont propulsé le prix du Brent au-dessus de 80 $ le baril. La réponse fut finalement mesurée, toutes choses égales par ailleurs, et aura permis un retour à 73 $. Sur le mois, dans la perspective d’un retour de Trump à la Maison Blanche et du risque inflationniste qui pourrait en découler, les taux d’intérêt ont été en hausse continue et marquée : + 27 points de base à 2,27% pour le taux souverain allemand à 10 ans et surtout de + 50 points de base à 4,28% pour le 10 ans américain.

Le fonds Turgot Oblig Plus à l’équilibre sur octobre et en hausse de +4,06% sur 2024

Le fonds Turgot Oblig Plus, lui, est resté «flat» (+0,01%) sur le mois, soutenu par les performances des thématiques «high beta» Hybrides Corporates (29% du fonds) et Haut Rendement (10%), lesquelles ont affiché des progressions de respectivement 11 et 4 points de base. En réalité, c’est surtout le portage obligataire du portefeuille (+33 points de base) sur la période qui a amorti les baisses des titres obligataires.

Nous avons d’ailleurs profité de différentes émissions (Iliad, Webuild ou Romgaz) pour remonter le taux de rendement du portefeuille investi, lequel s’établissait fin octobre à 4,06%. Toujours attractif, il constitue un important réservoir de performance pour les mois à venir.

Signalons enfin que dans le mouvement de hausse des rendements, nous avons de façon opportuniste resensibilisé le portefeuille de 3,63 à 4,35.

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Glandoeuer

Directeur de la Gestion financière de Turgot AM, société de gestion du Groupe Magellim

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