La publication du rapport de l’Urssaf sur les effectifs salariés et la masse salariale pour le deuxième trimestre 2024 ce 30 août 2024 révèle un marché de l’emploi tiraillé entre stagnation et légère contraction. Les chiffres, bien que positifs sur une base annuelle, montrent des signes d’essoufflement par rapport aux trimestres précédents. Une attention particulière s’impose pour comprendre les dynamiques en cours dans le secteur privé.
Marché de l’emploi : Bilan mitigé au deuxième trimestre 2024
Une légère baisse des effectifs salariés
Au cours de ce trimestre, le secteur privé a enregistré une diminution de 0,1 % de ses effectifs salariés, soit 20 000 postes de moins, succédant à un rebond de 0,3 % au premier trimestre. En dépit de cette contraction, le bilan annuel reste positif avec une hausse de 0,3 %, représentant 58 400 postes créés sur la même période l'année précédente. Toutefois, cela marque un ralentissement notable, puisque le précédent trimestre avait affiché une augmentation de 0,6 % et que les résultats de l'année dernière étaient plus encourageants avec un bon de 1,3 %.
Pour contextualiser cette stagnation, il convient de remarquer qu’environ 1,2 million de nouveaux postes ont été créés depuis la fin de l'année 2019, période précédant la crise sanitaire. Ce long laps de temps indique une certaine résilience du marché de l'emploi, mais les récents ajustements invitent à la prudence.
Les salaires en progression mais moins dynamiques
Le salaire moyen par tête (SMPT) illustre également ces tendances mitigées. Celui-ci a augmenté de 0,4 % au deuxième trimestre 2024, un chiffre bien en-deçà de la hausse de 1,6 % enregistrée au trimestre antérieur. Sur l'année, le SMPT a affiché une progression de 2,9 %, surpassant l'inflation, qui se fixe à 2,1 % pour les prix à la consommation. Le pouvoir d'achat s'accroît ainsi de 0,8 point sur une base annuelle.
La prime de partage de la valeur, intégrée dans ce calcul, a toutefois un impact limité sur la valorisation du SMPT. Son montant, à 0,55 milliard d’euros, reste stable par rapport au trimestre précédent, tandis que son effet se fait sentir dans les estimations annuelles. Ainsi, bien que la masse salariale soumise à cotisations sociales ait cru de 0,5 %, la prise en compte de la PPV révèle des nuances dans cette évolution.
Secteurs variés : des fortunes inégales
Les résultats diffèrent également selon les secteurs d'activité. L'intérim, par exemple, subit une chute marquée avec une perte de 2,2 % de ses effectifs, représentant 16 200 postes disparus. À l'inverse, l'industrie continue de croître chèrement avec une augmentation de 0,1 % des effectifs, traduisant des besoins persistants dans ce secteur.
Cette souplesse dans certains domaines contraste avec une baisse significative dans la construction, où les effectifs ont chuté de 0,6 % ce trimestre, représentant une très nette perte de 26 700 postes sur un an. Dans le secteur tertiaire, les chiffres montrent une stabilisation des effectifs, mais avec une baisse de la dynamique de création d'emplois, suggérant un climat d'incertitude croissant.