Les premiers chiffres de 2025 tombent et confirment une tendance préoccupante : les immatriculations de voitures particulières chutent de 6,23 %, totalisant 114 672 unités en janvier. Cette contraction, loin d’être anecdotique, s’inscrit dans une dynamique amorcée fin 2024. Mais quelles en sont les véritables causes et que peut-on attendre pour les mois à venir ?
Le marché automobile poursuit sa chute, janvier 2025 ne fait pas exception

Il y a encore quelques années, janvier affichait des volumes bien supérieurs. Aujourd’hui, le marché ne retrouve pas son souffle, et les consommateurs hésitent à franchir le pas. La comparaison avec les niveaux avant-Covid souligne un décrochage persistant.
Voitures électriques : une stabilisation en trompe-l’œil ?
Le mois de janvier, bien qu’historiquement peu dynamique en matière de ventes automobiles, affiche cette année une baisse marquée par rapport aux références d’avant-crise. En 2018 et 2019, on enregistrait en moyenne 156 000 immatriculations en janvier, soit 26 % de plus qu’en 2025.
Selon Marc Mortureux, directeur général de la PFA, ce recul s’explique en grande partie par un climat économique incertain : « Le contexte reste très incertain et n'est pas très propice à la dépense ». Les ménages hésitent, freinés par l’inflation, la fiscalité automobile instable et la hausse des taux d’intérêt.
De plus, la baisse encore plus marquée des véhicules utilitaires (-10 %) et des camions (-16 %) confirme une morosité globale du secteur, affectant aussi bien les particuliers que les professionnels.
Si le marché automobile est en baisse, le segment des véhicules électriques semble résister, avec 19 923 immatriculations en janvier 2025, un chiffre similaire à celui de janvier 2024. La part de marché des voitures électriques grimpe ainsi légèrement à 17 %, contre 16 % un an plus tôt.
Mais derrière cette apparente stabilité, les signaux sont préoccupants. « Aujourd’hui, c'est le niveau des commandes qui inquiète et laisse présager d'une faiblesse persistante des immatriculations pour les mois à venir », avertit Marie-Laure Nivot, analyste chez AAA Data.
L’année dernière, le leasing social avait dopé les ventes en janvier. En 2025, le marché semble orphelin de ces mesures incitatives, tandis que les objectifs européens en matière de réduction de CO₂ imposent d’accélérer encore la transition. Or, pour atteindre les objectifs de l'Union européenne, la part des véhicules électriques devrait être d’au moins 22 % des ventes.
Marché de l'occasion : les gagnants et perdants du mois de janvier
Dans ce paysage en mutation, certains constructeurs s’en sortent mieux que d’autres. Peugeot reprend la première place, avec 16,82 % de parts de marché, suivi par Renault (15,46 %) et Toyota (9,15 %). Dacia (8,70 %), Citroën (8,05 %) et Volkswagen (6,49 %) complètent le classement.
Le segment électrique voit une montée en puissance de Renault et Stellantis (Peugeot, Citroën), au détriment des marques chinoises et de Tesla, impactées par les nouvelles taxes mises en place par Bruxelles. L’an dernier, des modèles comme la Dacia Spring et la Tesla Model 3 dominaient les ventes de voitures électriques. Aujourd’hui, les équilibres changent.
En parallèle, le marché de l’occasion commence l’année sur une note plus positive. Les véhicules de plus de 8 ans et les occasions récentes (moins de 1 an) représentent désormais 57 % des transactions, montrant un report des acheteurs vers des alternatives plus abordables.
L’avenir du marché automobile en 2025 dépendra de plusieurs facteurs clés :
- L’évolution des normes européennes CAFE sur les émissions de CO₂, toujours en discussion jusqu’au 5 mars.
- La confiance des consommateurs face à un environnement économique incertain.
- Les mesures gouvernementales pour soutenir ou non la transition électrique.
- L’offre des constructeurs, qui doit continuer à s’adapter à ces nouveaux défis.
Si cette chute des immatriculations devait se confirmer dans les mois à venir, il sera difficile pour la filière de retrouver son dynamisme passé. Le marché pourrait bien continuer de subir les conséquences de décisions politiques et économiques qui freinent les consommateurs et fragilisent l’industrie automobile.