MaPrimeRénov’ : les Français boudent les aides

Depuis janvier 2024, MaPrimeRénov’, le dispositif d’aide à la rénovation énergétique, connaît une baisse significative des demandes. Mais pourquoi ?

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Par Grégoire Hernandez Modifié le 7 mars 2024 à 14h58
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MaPrimeRénov’ : les Français boudent les aides - © Economie Matin
600 MILLIONS €Le gouvernement avait initialement promis un renfort budgétaire de 1,6 milliard d'euros pour MaPrimeRénov'. Finalement, ce ne sera que 600 millions supplémentaires.

MaPrimeRénov' 2024 : des conditions qui désavantagent les « mono-gestes »

Depuis le début de l'année 2024, le constat est sans appel : une chute de 40 % des dossiers MaPrimeRénov' est constaté par rapport à 2023, selon Les Échos. Malgré les assurances du ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, sur une simplification de l'accès à l'aide, les Français semblent très réticents. La raison ? Une réforme qui désavantage ceux qui ne s'engagent pas dans des travaux d'envergure, laissant sur le carreau les petites actions isolées, pourtant importantes dans l'amélioration énergétique. La Fédération française du bâtiment (FFB) parle d'une "catastrophe" pour le secteur. De son côté, la Capeb, qui défend les artisans, note une "baisse d'activité" significative, selon Jean-Christophe Redon, son président.

En 2024, il faut réaliser au moins deux types de travaux pour bénéficier de l'aide, une condition qui exclut d'entrée de jeu les "mono-gestes". Cette décision a pour effet de pénaliser les propriétaires de logements les moins performants énergétiquement, qui ne peuvent se contenter d'un simple changement de chaudière pour prétendre à l'aide. Une complexification qui, selon Frédéric Utzmann pour Les Échos, président d'Effy, a semé la confusion tant chez les particuliers que chez les professionnels. « Toutes les aides aux mono-gestes n'ont pourtant pas disparu (le changement de système de chauffage est resté éligible dans certains cas, par exemple), mais la communication du gouvernement a été tellement axée sur les rénovations d'ampleur que les clients, mais aussi de nombreux artisans, ont compris le contraire ».

Baisse du renforcement budgétaire promis par le gouvernement

Le gouvernement avait initialement promis un renfort budgétaire de 1,6 milliard d'euros pour MaPrimeRénov'. Finalement, ce ne sera que 600 millions supplémentaires. Cette réduction est expliquée par le Ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, comme une "diminution de la hausse" plutôt qu'une coupe franche, n'en demeure pas moins un signal mitigé pour les potentiels bénéficiaires. Le ministre du Logement insiste sur une "sous-consommation" de l'enveloppe, un paradoxe alors que la demande décroît. Malgré tout, le gouvernement avait été alerté par les professionnels en fin d'année 2023 de cette potentielle baisse.

Face à cette désaffection, des annonces sont attendues pour redynamiser le dispositif. L'objectif est clair : rendre certains mono-gestes à nouveau éligibles et simplifier l'accès à l'aide, notamment en limitant le recours à un "Accompagnateur Rénov" pour les primes les plus élevées. Ces mesures suffiront-elles à inverser la tendance ?

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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