Avec l’introduction d’un malus écologique renforcé en 2025, le gouvernement Barnier devrait s’attaquer aux émissions de CO2 et au poids des véhicules, impactant particulièrement les SUV et certains modèles hybrides. Ce durcissement viserait à réduire l’empreinte carbone tout en renflouant les caisses de l’État. Mais à quel prix pour les consommateurs ?
Automobile : le malus écologique évolue (encore) en 2025
Un malus CO2 plus sévère dès 2025
Le nouveau malus automobile se concentrera sur les émissions de CO2 des véhicules neufs. En 2025, le seuil de déclenchement du malus devrait s'abaisser à 113 g/km, contre 118 g/km aujourd'hui. Cela signifie que de nombreux modèles, y compris des hybrides non rechargeables comme le Hyundai Kona Hybrid, seront touchés par cette nouvelle taxe, contrairement aux modèles 100 % électriques. Le Premier ministre Michel Barnier a pour objectif de rétablir les comptes publics, et cette réforme est un pilier de sa stratégie. Le montant du malus pourrait atteindre jusqu'à 70 000 euros en 2025, un chiffre colossal qui risque de décourager l'achat de véhicules émettant davantage de CO2.
Autre point d'achoppement : le malus ne concernera plus seulement les grosses cylindrées. Désormais, même les véhicules hybrides non rechargeables ne seront pas épargnés. Jusqu'ici, ces modèles bénéficiaient d'avantages fiscaux, mais en 2025, ils pourraient être lourdement taxés. Ce durcissement pourrait également affecter la dynamique vers l'électrification du parc automobile français, un objectif pourtant prôné par les pouvoirs publics.
Le marché automobile en danger ?
En parallèle, le malus sur le poids des véhicules sera renforcé. Les véhicules hybrides rechargeables, tout comme les SUV, seraient soumis à cette taxe en fonction de leur poids, avec une exemption partielle de 200 kg pour ces derniers. Les modèles dépassant 1 600 kg pourraient payer une taxe additionnelle calculée à 50 euros par kilogramme excédentaire. Pour une voiture pesant 2 000 kg, cela représenterait une taxe supplémentaire de 10 000 euros. Dans le même temps, le bonus écologique devrait à nouveau être en baisse, passant de 4 000 euros en 2024 à 3 000 euros en 2025. Il resterait réservé aux voitures électriques dont le prix est inférieur à 47 000 euros et fabriquées en Europe.
En 2027, le montant cumulé des malus CO2 et poids pourrait atteindre 90 000 euros, un chiffre qui pourrait faire doubler le prix de certains véhicules haut de gamme. Bien que ces taxes soient justifiées par la nécessité de financer la transition écologique et de réduire l'empreinte carbone, elles risquent de créer un choc sur le marché et de décourager l'achat de certains véhicules. Cela pourrait rapporter 316 millions d'euros à l'État. En parallèle, le gouvernement pourrait envisager de nouvelles aides pour les ménages, comme la prolongation du leasing social, afin de compenser ces hausses pour les plus modestes. Rendez-vous le 10 octobre 2024 pour toutes ces réponses avec l’annonce du projet de loi de finances 2025 par le gouvernement de Michel Barnier.