L’eau, levier oublié de la sobriété énergétique domestique ?

Chauffage, climatisation et isolation comptent parmi les éléments les plus emblématiques (et médiatiques) de l’empreinte environnementale de l’habitat, et de la sobriété énergétique domestique en particulier. Or la qualité des eaux résidentielles influence également les performances énergétiques de la maison et du logement collectif.

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Par Dominique Brun Publié le 20 novembre 2023 à 5h00
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L’eau, levier oublié de la sobriété énergétique domestique ? - © Economie Matin
2,5%L’eau douce ne représente que 2,5% de l’eau accessible à la surface du globe

Vers un habitat plus durable et « éco-performant »

Depuis 2006, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) informe les propriétaires et locataires de la performance énergétique et climatique d’un logement ou d’un bâtiment. À cette fin, le DPE évalue sa consommation énergétique et son impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Parmi les critères clés évalués, nous retrouvons le niveau d’isolation, le type de chauffage et les éventuels besoins de rafraîchissement.

Si les résultats (de A à G) offrent une appréciation dans les grandes lignes de la performance énergétique des logements, ils sont loin de porter une vision exhaustive de leur empreinte environnementale, y compris quant à l’énergie totale consommée. De nombreux autres critères, équipements ou habitudes peuvent faire considérablement varier la consommation énergétique réelle d’un logement.

C’est notamment le cas de l’eau et de sa qualité dans l’habitat. En effet, l’eau est présente à tous les niveaux du logement (les Français consomment d’ailleurs en moyenne 149 litres d'eau potable par jour) : eau froide générale, eau chaude sanitaire, eau de boisson, pour alimenter les circuits de chauffage ou encore pour d’autres utilisations comme l’arrosage par exemple. Alors si préserver la ressource eau est évidemment essentielle, en garantir sa qualité, permet également de s’engager vers la sobriété énergétique.

Des équipements moins énergivores et plus durables

Au premier abord, le lien entre qualité d’eau et la consommation énergétique des logements n’est pas manifeste. Pourtant, quand on sait qu’une couche de tartre d’1 mm sur les équipements électroménagers ou dédiés à la production d’eau chaude peut conduire à une surconsommation énergétique d’environ 15%, on se rend vite compte que la qualité de l’eau n’est pas à négliger.

Outre la surconsommation énergétique, la qualité d’eau va considérablement influer sur les performances des équipements et leur durée de vie. En effet, mieux protégés contre l’entartrage, la corrosion, les boues ou encore l’abrasion, les installations sont moins énergivores, mais aussi préservées d’une usure prématurée. En étant moins sujets aux pannes, ils sont plus durables : un bénéfice pour le porte-monnaie (coût de réparation) mais surtout pour la planète car on s’épargne d’importants déchets.

Apportant également un confort amélioré aux occupants, une meilleure qualité d’eau limite aussi l’impact environnemental du logement en réduisant l’utilisation de produits d’entretien, de détergents ou encore de produits lessiviers, et ainsi leur transport et leurs effluents dans les eaux de rejet, traités ensuite en station d’épuration.

Qualité d’eau domestique et maîtrise énergétique : des gains indirects mais tangibles

Éliminer le calcaire dans l’eau est évidemment un des premiers réflexes à adopter pour protéger son habitat. Cependant, prendre soin de la qualité d’eau peut également se manifester à d’autres endroits de la maison :

  • filtrer l’eau de boisson dédiée à la  consommation constitue également de substantielles économies d’énergie. En effet, une eau de boisson de qualité, directement au robinet, c’est une réduction immédiate des émissions de CO2 résultant de la fabrication des bouteilles d’eau et à leur transport. On estime ainsi à plus qu’un foyer consomme 2000 bouteilles d'eau par an - sur base d'1,5L d'eau consommé par jour et par personne, pour 4 personnes.
  • De la même façon, la récupération d’eau de pluie, le forage ou le puisage permet de limiter le recours à la consommation d’eau potable de ville. On considère en effet que 40 % de l’eau de ville utilisée dans un foyer pourrait être de l’eau non potable : nettoyage, arrosage, alimentation des toilettes, etc. Ce qui représente une moyenne de 50 m³ par an pour un logement de 4 personnes. En termes énergétiques, les gains ne sont pas directs, mais cela permettrait de mieux maîtriser la consommation d'eau potable à usage domestique.

En d’autres termes, si l’eau est considérée comme une ressource à préserver dans une maison durable et éco-performante, l’importance de sa qualité est bien souvent sous-estimée pour améliorer la performance énergétique des bâtiments. Or, d’un point de vue macroscopique, sa participation aux enjeux énergétiques et climatiques d’aujourd’hui et de demain est loin d’être négligeable.

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Dbrun

Directeur Marketing et Communication de BWT France

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