Les relations entre les collectivités locales et le gouvernement se tendent. En cause, un effort d’économies inédit de plusieurs milliards d’euros réclamé par l’État pour le budget 2025. Les maires de France, par la voix de l’Association des maires de France (AMF), dénoncent une « ponction » financière sans précédent.
Budget 2025 : les maires de France ne veulent pas être sacrifiés à l’austérité
Les maires de France dénoncent cet effort d’économies
Le gouvernement a annoncé dans le cadre du projet de budget 2025 vouloir imposer un effort de 5 milliards d’euros aux collectivités locales. Ces dernières, regroupées au sein de l’Association des maires de France (AMF), sont contre cette demande. Selon André Laignel, le président de la commission et vice-président délégué de l'Association des maires de France, cet effort pourrait même atteindre 9,5 milliards d’euros, si l’on prend en compte la baisse anticipée du Fonds vert et les effets de l’inflation. Les collectivités sont déjà touchées par des restrictions budgétaires et cette nouvelle exigence du gouvernement est perçue comme une « ponction sans précédent » sur leurs ressources.
Les élus locaux ne décolèrent pas face à cette décision qu’ils jugent injuste. En plus de l’impact direct sur leurs finances, ils pointent un « manquement absolu à la parole de l’État ». André Laignel accuse le gouvernement de ne pas tenir ses engagements, notamment en matière de soutien aux collectivités dans un contexte économique difficile. Selon l’AMF, ces mesures fragiliseraient les services publics locaux et mettraient en danger des projets cruciaux pour les citoyens, comme les infrastructures, l’éducation ou encore l’écologie.
Des économies ciblant les plus grandes collectivités
Pour parvenir à réaliser ces économies, le gouvernement propose la création d’un fonds d’épargne obligatoire pour les 450 plus grosses collectivités. Ce dispositif permettrait de freiner les dépenses publiques de 2,8 milliards d’euros, tout en promettant une restitution de cette épargne à une date encore indéterminée. Ce mécanisme, encore flou dans ses modalités, suscite de nombreuses interrogations. Les collectivités s’inquiètent de ne jamais revoir cet argent ou de le récupérer partiellement, ce qui renforcerait leur sentiment d’injustice.
Parmi les autres mesures annoncées, le gel de la revalorisation des recettes de TVA, qui représente habituellement une manne importante pour les collectivités, est une source d’inquiétude supplémentaire. Ce gel pourrait se traduire par 1,3 à 1,5 milliard d’euros d’économies supplémentaires imposées aux collectivités. Enfin, l’État souhaite réduire de 800 millions d’euros le Fonds de compensation de la TVA, un dispositif clé qui permet de compenser la TVA acquittée par les collectivités sur leurs dépenses.