Une machine à laver notée sur dix. Un sablier, du vert au marron. Et derrière cette pastille colorée, une promesse : celle de ne plus acheter à l’aveugle. Mais que cache vraiment ce nouvel indice qui arrive en rayon le 8 avril 2025 ?
Machines à laver : une nouvelle étiquette pour mieux les choisir

420 euros. C’est ce que débourse en moyenne un ménage pour une machine à laver neuve. Onze ans d’utilisation, au mieux. Et si cette décision d’achat se prenait enfin avec de vraies infos en main ?
Machines à laver : un nouveau repère pour guider les consommateurs
À partir du 8 avril 2025, les machines à laver afficheront un indice de durabilité. Cette note sur 10 remplace l’ancien indice de réparabilité instauré en 2021. Ce changement découle directement de la loi Agec (anti-gaspillage pour une économie circulaire), votée en 2020.
Ce nouvel indice, déjà en place pour les téléviseurs depuis le mois de janvier, ne se contente plus d’indiquer si l’appareil est réparable. Il va plus loin. Il englobe également des éléments liés à la durée de vie effective du produit : robustesse, résistance à l’usure, fréquence des pannes. En clair, il répond à une réelle question : combien de temps tiendra cet appareil dans votre buanderie ?
Olivia Guernier, déléguée générale du Gifam, résume l’objectif : « On agrège la réparabilité à une évaluation plus complète sur la durée de vie ». La note, assortie d’un code couleur allant du marron au vert, est censée permettre aux acheteurs de comparer d’un coup d’œil.
L’indice repose sur plusieurs critères techniques :
- Disponibilité et prix des pièces détachées
- Facilité de démontage
- Documentation fournie pour la réparation
- Résistance à l’usure (par exemple, nombre de cycles sans panne)
- Clarté des consignes d’entretien
- Durée des garanties proposées
Mais attention : certains de ces éléments sont déclaratifs. Par exemple, la durée de disponibilité des pièces détachées est annoncée par les fabricants eux-mêmes. Difficile, donc, de vérifier. L’UFC-Que Choisir souligne ce point le 26 mars 2025 : « Certaines données sont invérifiables et demanderaient un contrôle indépendant ».
Une influence directe sur les ventes
Le Gifam n’en doute pas : cet indice pèsera sur les décisions d’achat. L’exemple du précédent système le prouve. Les machines à laver notées plus de 8 sur 10 en réparabilité ont vu leurs ventes bondir de 30 % en 2024, alors que le marché global progressait de seulement 4 %.
Une dynamique qui pourrait s’amplifier avec l’indice élargi. Les consommateurs, mieux informés, deviennent plus exigeants. D’autant que la durée moyenne d’utilisation (onze ans) justifie un choix réfléchi. Investir dans un appareil durable devient un acte rationnel, pas un luxe écologique.
Le système présente encore toutefois des failles. Certains critères manquent de transparence. Et les niveaux d’exigence sont jugés trop faibles par les associations. L’UFC-Que Choisir déplore que « les objectifs en matière de résistance à l’usure mériteraient d’être plus ambitieux ».
La fiabilité de l’indice dépend donc en partie de la rigueur des fabricants et de la mise en place d’un contrôle indépendant, pour éviter toute dérive ou note surévaluée. Faute de quoi, le risque est grand de voir l’indice devenir un simple argument marketing.