L’équipementier automobile MA France, basé à Aulnay-sous-Bois, a été placé en liquidation judiciaire. Ce sous-traitant de Stellantis, employant 280 personnes, voit ses activités suspendues. Les conséquences sont lourdes pour l’industrie locale et les salariés concernés.
Automobile : MA France, sous-traitant Stellantis, placé en liquidation judiciaire
MA France : un acteur clé du secteur automobile en difficulté
L’entreprise MA France, localisée à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, a récemment été mise en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Bobigny. Spécialisée dans l'emboutissage de pièces de carrosserie pour les marques Peugeot et Citroën, MA France employait 280 personnes. Malheureusement, la décision judiciaire entraîne l'arrêt immédiat de ses activités.
Depuis le 17 avril, les employés de MA France étaient en grève pour tenter de sauver leurs emplois. Propriété du groupe italien CLN, MA France était un acteur majeur dans la production de pièces pour les petits utilitaires de Peugeot et Citroën, ainsi que pour Renault. Le désespoir des travailleurs s’est manifesté par une mobilisation devant le tribunal judiciaire de Bobigny, où plus d’une centaine d’employés ont demandé au procureur de faire appel de la décision de cessation d'activité. Malgré leurs efforts, le sort de l'usine semble scellé.
L'impact sur Stellantis et l'industrie automobile
La fermeture de MA France a eu des répercussions notables sur le géant automobile Stellantis. En effet, plus de 80 % des pièces produites par MA France étaient destinées à Stellantis, provoquant l'arrêt de trois de ses usines pendant plusieurs semaines. Cette situation souligne la dépendance critique de Stellantis vis-à-vis de ses sous-traitants locaux pour la continuité de sa chaîne de production.
Stellantis a évoqué des difficultés structurelles et une compétitivité réduite comme raisons de la liquidation de MA France. Le contexte économique actuel, marqué par une inflation des coûts des matières premières, de la main-d'œuvre et de l'énergie, a également impacté la rentabilité de l'entreprise. Cependant, les syndicats ont critiqué la stratégie de délocalisation de Stellantis, qui prévoit de commencer l’assemblage de nouveaux utilitaires dans une usine turque à partir de 2025. Selon un porte-parole de Stellantis, l’emboutissage sera repris par d’autres usines du groupe en Europe.
Quel avenir pour les salariés ?
La décision de liquidation a suscité de vives réactions. Les députées LFI Aurélie Trouvé et Nadège Abomangoli ont sollicité l’intervention du préfet de Seine-Saint-Denis pour établir un dialogue social avec les salariés. Le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, a également demandé à Stellantis et Renault d’accompagner les employés de MA France dans cette période difficile.
La fermeture de la dernière usine automobile de Seine-Saint-Denis marque un coup dur pour l'économie locale. Les perspectives d'emploi pour les 280 salariés de MA France restent incertaines. La situation appelle à une réflexion approfondie sur la pérennité des emplois industriels en France et le soutien nécessaire aux travailleurs impactés par ces transformations économiques.