L’indice de référence des loyers a une fois encore été publié. Derrière les chiffres se cachent des conséquences très concrètes pour des millions de baux. Que doivent craindre les locataires concernés ?
Loyer indexé sur l’IRL : ce que les locataires vont devoir payer en plus
Publié le 15 avril 2025 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le nouvel indice de référence des loyers (IRL) du 1er trimestre 2025 est désormais officiel. Si le chiffre peut sembler modeste à première vue, l’impact sur le loyer de millions de foyers est bien réel.
Loyer : une augmentation plus douce, mais implacable
L’indice de référence des loyers (IRL) s’est établi à 145,47 points pour le 1er trimestre 2025, selon les données publiées par l’Insee. Cela représente une hausse annuelle de 1,40 %, contre 1,82 % au trimestre précédent. Les propriétaires pourront donc réviser leurs loyers à la hausse dans cette limite, à condition que le bail le prévoie.
Pour un logement loué 1000 euros, cette revalorisation autorise un nouveau loyer de 1014 euros. Une augmentation que beaucoup de locataires découvriront sur leur prochaine quittance, sans forcément en connaître l’origine. « L’indice de référence des loyers s'établit à 145,47. Sur un an, il augmente de 1,40 % après +1,82 % au trimestre précédent », dévoile l’Insee ce 15 avril 2025.
Loyer et IRL : une mécanique redoutablement bien huilée
Derrière cet indice, une formule technique : l’IRL est calculé à partir de la moyenne sur douze mois de l’évolution de l’indice des prix à la consommation, hors tabac et hors loyers. Une construction austère en apparence, mais aux effets concrets sur le prix de chaque location vide ou meublée.
Le dispositif encadre la révision annuelle des baux. Le montant est ajusté en fonction de l’IRL du trimestre de référence prévu au contrat, comparé à celui de l’année précédente. La variation est donc inévitable… sauf gel volontaire du loyer par le bailleur, ce qui reste rarissime.
Loyer plafonné : le bouclier anti-explosion appartient au passé
De juillet 2022 à mars 2024, l'État avait instauré un plafonnement exceptionnel de la hausse de l’IRL à 3,5 % dans l’Hexagone, 2,5 % dans les Outre-mer et 2 % en Corse. Objectif : éviter une explosion des prix du logement liée à l’inflation galopante. Ce bouclier, introduit par la loi n°2022-1158 du 16 août 2022, a pris fin récemment, rendant à l’indice son caractère pleinement fluctuant.
Depuis, le ralentissement de l’inflation entraîne un affaiblissement mécanique de la progression de l’IRL. L’Insee enregistre une baisse continue : de 3,50 % en début 2024 à 1,40 % aujourd’hui. Mais ce recul ne suffit pas à compenser l’érosion du pouvoir d’achat ressentie par de nombreux ménages.
Loyer et inégalités : tous les locataires ne sont pas logés à la même enseigne
L’IRL national masque en réalité trois indices distincts, applicables selon la géographie :
- France métropolitaine : IRL à 145,47
- Collectivités de l’article 73 (Outre-mer) : IRL à 142,67
- Corse : IRL à 141,28
Ces ajustements tiennent compte de réalités économiques locales spécifiques. Mais dans les faits, l’impact est souvent marginal sur la facture finale. Les hausses de loyers, bien que désormais plus mesurées, restent un irritant constant pour les ménages locataires, déjà pénalisés par la flambée des charges, des assurances, et de la taxe foncière (répercutée dans certains cas).
Un locataire d’un studio indexé sur l’IRL et loué 580 euros devra désormais verser 8,12 euros de plus chaque mois. En province, un T3 à 900 euros grimpera à 912,60 euros. En Île-de-France, où les loyers frôlent souvent les 1600 euros pour un quatre pièces, la hausse représentera plus de 22 euros mensuels.