Un incendie, une coupure massive, et l’un des plus grands aéroports du monde s’éteint. Ce vendredi, Londres-Heathrow reste portes closes. Derrière cette panne, c’est toute une mécanique mondiale qui se grippe.
Aéroport de Londres-Heathrow paralysé : plus de 1 000 vols annulés !
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Publié le 21 mars 2025 à 10h56
À 23h jeudi, un transformateur s’embrase dans la banlieue ouest. Sept heures plus tard, 1 351 vols sont à l’arrêt. Des millions de voyageurs suspendus à un câble grillé. Ce câble, c’est Hayes.
Londres-Heathrow fermé : un incendie stoppe l’Europe
Londres-Heathrow, premier aéroport européen et deuxième mondial en fréquentation après Dubaï, est à l’arrêt depuis ce 21 mars 2025 au matin. En cause : une panne électrique due à un incendie ayant ravagé la sous-station de Hayes, à trois kilomètres au nord du terminal principal. Le feu, maîtrisé au petit matin par 70 pompiers et dix camions déployés, a privé l’aéroport et plus de 16 000 foyers d’électricité (source : Scottish and Southern Electricity Networks).
L’opérateur Heathrow Airport Holdings a ordonné la fermeture complète de l’aéroport jusqu’à 23h59 ce vendredi (1 heure du matin à Paris). La priorité, selon ses mots : « garantir la sécurité de nos passagers et de nos collègues ». En clair : aucun vol au départ, aucune arrivée. Des images sur les réseaux sociaux montrent des halls plongés dans le noir, éclairés par les seules lampes de secours. Des scènes dignes d’un film catastrophe.
Avec 1 300 mouvements d’avions par jour et 230 000 passagers quotidiens, soit 80 millions de passagers annuels, Heathrow est un nœud vital du transport aérien mondial. Sa fermeture brutale a provoqué une réaction en chaîne immédiate. Au moins 1 351 vols sont annulés ou déroutés selon FlightRadar24. Certains avions retournent à leur point de départ, d’autres sont redirigés vers Roissy, Francfort, Gatwick ou Shannon.
La compagnie Qantas a dû détourner deux vols vers Paris. United Airlines a vu sept appareils changer de route. Le plus spectaculaire : un vol de Korean Air, initialement prévu pour Incheon, accusant 22 heures de retard. British Airways, compagnie phare de Heathrow, prévient déjà que « cette situation aura un effet significatif sur nos opérations et nos clients ».
Une infrastructure au bord de l’asphyxie ?
Heathrow est aussi une plaque tournante du fret aérien européen. Des retards de livraison s’annoncent pour des dizaines d’entreprises.
L’incident touche également les entreprises locales. La coupure d’électricité liée à l’incendie prive de courant bureaux, commerces, entrepôts et plus de 16 000 foyers. Un périmètre de sécurité de 200 mètres a été mis en place autour de Hayes, paralysant l’activité dans tout le secteur ouest de Londres. Les dégâts exacts restent encore à évaluer, mais les pertes se chiffreront sans doute en millions d’euros.
Construit en 1946, Heathrow arrive en bout de course. Malgré son classement parmi les cinq plus grands aéroports du monde, son infrastructure électrique reste vulnérable. L’incendie de Hayes en est la preuve. Le projet de troisième piste, validé par le gouvernement britannique en janvier 2025 après une décennie de recours, vise justement à désengorger le trafic. Mais sa mise en service n’est prévue qu’en 2035.