Logement : Paris veut forcer les propriétaires à faire du social

La Ville de Paris s’apprête à se doter d’un nouvel outil urbanistique pour répondre à la crise du logement. Le « Plan local d’urbanisme bioclimatique » (PLUb), dont le projet a été dévoilé en juillet en 2024, prévoit des obligations pour les propriétaires de bureaux : ils devront soit transformer une partie de la surface en logements, soit la céder à la Ville.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 21 novembre 2024 à 8h30
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Logement : Paris veut forcer les propriétaires à faire du social - © Economie Matin
600Au total, avec ce PLUb, ce sont 600 nouveaux emplacements qui seront réservés pour du logement social.

Logements sociaux à Paris : au cœur de la discorde, le « pastillage » des immeubles privés

Dans sa recherche de solutions pour avoir suffisamment de logements sociaux, la Ville de Paris s’apprête à dégainer un nouvel outil : le « Plan local d’urbanisme bioclimatique » (PLUb). Celui-ci prévoit des mesures très contraignantes pour les propriétaires. Les projets de construction de plus de 5.000 m² devront allouer au moins 10% de leur surface à des logements. De plus, environ 800 emplacements ont été identifiés pour créer des logements sociaux, notamment dans les zones déficitaires, comme l’ouest parisien. Cette stratégie s’inscrit dans une logique de rééquilibrage est-ouest, pour permettre à ceux qui travaillent dans la capitale de pouvoir y résider.

Par ailleurs, la Ville a interdit la transformation de bureaux et locaux commerciaux en logements touristiques dans les zones en tension, afin de préserver le parc immobilier pour les habitants permanents. Toutefois, le « pastillage » des immeubles privés, qui impose aux propriétaires de réserver une partie de leur bien pour des logements sociaux, suscite de vives critiques. La commission d’enquête publique, bien que favorable au projet, a pointé le manque d’analyse locale fine et les effets négatifs sur les activités économiques, notamment dans les quartiers centraux comme le 8e arrondissement.

« Pastillage » des immeubles : certains propriétaires dénoncent une « expropriation insidieuse »

Pour les propriétaires, le « pastillage » est synonyme d’un mal de tête incessant. Certains dénoncent une « expropriation insidieuse », tandis que d'autres préfèrent ne pas effectuer de travaux, ni vendre leurs biens à des conditions défavorables. En réponse, la Ville propose un droit de délaissement permettant aux propriétaires de demander le rachat de leur immeuble par la mairie, mais cette procédure est jugée trop lente et coûteuse par de nombreux acteurs.

Cette mesure, perçue comme une contrainte économique, fait craindre une baisse d’attractivité pour les entreprises. Le Medef et l’opposition redoutent que le dispositif ne pousse les grandes sociétés à quitter Paris, mettant en péril l'économie locale. Malgré ces inquiétudes, la mairie défend son initiative, insistant sur l’urgence de réguler le marché immobilier pour éviter la monopolisation des quartiers par les bureaux et répondre aux besoins des familles parisiennes. Dévoilé le 5 juin 2023, ce PLUb devrait être voté par le Conseil de Paris fin 2024, pour une entrée en vigueur début 2025.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

1 commentaire on «Logement : Paris veut forcer les propriétaires à faire du social»

  • lily

    Tour triangle et mairies d’arrondissements feront de très chouettes logements sociaux, ma chère Anne H. Après la ville aux vélos, la cité des parigots sera changée en champ de ruines avec son PLU d’enfer.

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